Le pays qui m’héberge pour l’instant, la Belgique, résiste tant bien que mal aux coups de boutoirs de ses mouvements internes séparatistes. Et dans cette « résistance », il menace même de battre l’Irak dans le jeu de celui qui restera le plus longtemps sans gouvernement effectif, c’est pour dire. Nonobstant ce mauvais état des lieux, je vais m’autoriser à donner des leçons en la matière aux blédards. C’est que un évènement majeur est en train de se dérouler devant nos yeux: j’ai nommé la partition du Soudan.
Je ne vais pas reprendre ici le contexte historique dans lequel ce divorce à l’amiable est en train de se dérouler. Comme vous le savez ce blog n’est pas là pour ça, de vrais journalistes et historiens le feront certainement mieux que moi et avec plus de détails. Non, pour cette fois inaugurons un nouveau mode de démonstration en regardant ce qui se passe juste à côté de nous.
Oui, vous m’avez bien compris, je vous invite à regarder autour de vous, à observer ces couples qui vous sont proches et qui se séparent. Non que je ne souhaite que vous en trouviez dans la minute qui suit, bien que, de nos jours, cela soit devenu un jeu d’enfant, mais toute de même faite un petit effort, c’est pour une bonne cause.
Si vous regardez ces anciens couples ou ces jeunes divorcés, c’est selon, vous remarquerez que pour la plupart, nous qui les connaissons bien, nous nous retrouvons à dire que c’est finalement pour le mieux. Les normes de la société actuelle nous faisant dire qu’il est préférable qu’ils se séparent plutôt que de les voir constamment se taper dessus voire pire. En lieu est place de constater notre propre échec collectif de n’avoir pas su maintenir le dit couple nous nous réfugierons derrière une solution qui semble préserver les intérêts de tous (je parle du couple bien évidemment :devil: ).
Cela étant dit, et conformément à ma résolution 2011 d’être un peu moins hypocrite, je ne peux m’empêcher d’écouter cette petite voix qui me dit que le divorce n’est pas, en soit, la fin des ennuis pour nos deux protagonistes.
Bureau de vote au Sud Soudan (source)
En effet, on connait forcement bien au moins l’un des deux protagonistes. Tellement bien que c’est un grand ami voire un proche dont on connait parfaitement les états d’âme et les problèmes indépendamment de sa configuration « en couple ». Et sur base de cette seule connaissance, on est en mesure de dire que cet homme/cette femme avait déjà de sérieux problèmes à résoudre. Que le fait d’être en couple a pu masquer ses défis, mais que son divorce vient brutalement de les remettre à l’ordre du jour.
Sachant cela, on se retrouve à visiter le nouveau divorcé, à déterrer sa carte de membre du club des célibataires, à lui dire que désormais tous lui est possible et qu’il va goûter au doux nectar de la liberté enfin retrouvée. On poussera même le bouchon à l’inviter à sortir et à lui montrer les nouvelles activités et coins branchés de la place. Mais, au fond de vous, vous savez que le feu couve et qu’il ne va pas tarder à faire sauter la marmite.
C’est par cette longue parabole, je l’avoue, que je livre mon point de vue sur la situation du Sud Soudan (ou peu importe le nom que l’on donnera à ce pays dans le futur). Tous le monde à l’air de se réjouir de l’issu du référendum. On donne même l’impression que la crise du Darfour (qui n’a rien à voir avec le Sud Soudan:nldr) va s’arrêter le lendemain de la proclamation des résultats. Les voisins actuels et futurs sont tous enthousiastes et je ne parle pas des charognards investisseurs qui ont flairé la mine d’opportunités qui vient d’être mise à nue.
Pourtant nous savons tous que dès que les banderoles des festivités seront retirées les néo sud soudanais vont retourner à leur occupation primaire à savoir se déchirer sur la question du pétrole, entre autre, car après tout sa possession est le véritable moteur de cette partition. Et se sera reparti pour un tour avec le cycle habituel des guerres civils et interventions extérieures, et il ne se trouvera personne pour être ouvertement choqué et surpris. Il y a vraiment des jours où je souhaite que les osselets que je lance me révèlent un futur plus radieux pour le bled.
Un commentaire
Pascale Coqlion
Il y a une hénaurme diffrence entre le Soudan et la Belgique. En Belgique, ya pas de pétrole ! Que des gens qui essaient de vivre ensemble. Et ce serait encore mieux s’il y avait pas les hommes politiques. Les gens, si on les laisse faire, trouvent toujours un moyen pour s’en sortir, pour vivre mieux. Si on les laisse faire…