Vous le savez, cher lecteur, lepetitnegre.com se targe d’être un modeste observateur de l’usage de l’image des blédards dans les médias. Que ce soit dans les actualités, le showbizz ou encore dans la politique on suit avec attention l’emploi de l’image de nos gars pour débusquer les messages subliminaux éventuels cachés dans ces supports. Dans le cadre de cette mission d’observation, nous nous arrêtons aujourd’hui sur un campagne de publicité d’une célèbre barre de chocolat qui a jeté son dévolu sur les blédards avec une certaine réussite. Suivez le guide.
Un beau jour, un chocolatier italien voulu se relancer à la faveur d’une campagne de pub originale. Pour cela, il contacta un créatif qui comme son nom ne l’indique pas ne l’est absolument pas. Et pour cause, le créatif décida de pratiquer la bonne vielle technique connue outre-atlantique sous le nom de endorsment. En gros il s’agit de prendre un visage familier et de l’associer au produit que l’on veut vendre mais en insistant bien sur le fait que le « people » endosse la qualité dudit produit. Pour info, c’est cette technique qui assure actuellement, à elle seule, la pérennité du showbizz et du sport à l’échelle mondiale. Notre créatif, donc trouve, l’ingrédient magique pour rendre cette recette connue un peu originale: il ne va solliciter que des sportifs blédards alors qu’il sait pertinemment que la publicité est clairement destinée à un public français de France. Le premier à si coller est Didier Drogba. Qui ? « Didier Drogba ? Le footballeur ? Et bien moi aussi je joue au foot« . Cette réplique bien que nase à souhait devient très vite culte.
La Pub originale de Drogba
Après Drogba, on voit Tony Parker s’attaquer à un distributeur récalcitrant et Joe Wilfried Tsonga s’attaque à une pièce d’un Euro récalcitrante. Tous s’y collent avec le même succès. Et puis l’autre jour, au détour d’un zapping je tombe sur la déclinaison belge de la même publicité. En vedette, on trouve Romelu Lukaku, la futur star du football congolais belge évoluer dans les deux langues principales du pays et sans traduction s’il vous plaît.
Le remix flamand de Romelu Lukaku
http://www.youtube.com/watch?v=dHVGexo5Qt0
Je tiens tout d’abord ici à féliciter le talent de l’équipe en charge du recrutement des stars du sport. Ils ont réussi sur l’espace de plusieurs années à choisir des sportifs au casier judiciaire vierge. Quand je dis casier j’entends que ces gars sont exemplaires sur le terrain et en dehors. Pourtant rien qu’en puisant dans le vivier des mutins de Knysna il y avait moyen de tomber sur une brebis galeuse. Mais non, notre équipe sait flairer les blédards « à problème » et les éviter. Ensuite, je note les constantes du scenario: l’aéroport (ndla: donc la présence d’étranger est justifiée – Pan dans le nez de Hortefeux), le distributeur de coupe-faim ultra cher, l’illusion du choix possible entre la barre chocolatée colorée et les produits « blancs » anonymes qui l’entourent, la débilité des dialogues, la maladresse devant la caméra des sportifs. Quoique sur ce dernier point je suis convaincu que la réalisation a gardé exprès les séquences les plus gauches. Dernier élément fort de cette pub, et non le moindre, le personnage secondaire. A l’exception de Tony Parker, sans doute bloqué par sa « femme au foyer désespérée« , tous les autres sont confrontés à une blondine (ndla:une dans chaque langue pour le jeune Romelu – respect) en charge de résister au charme légendaire des blédards. Même Tsonga a droit à une deuxième pub pour se frotter à la gente féminine. Encore une fois le cadre (aéroport international) justifie le comportement décontracté de la dame qui au lieu de s’enfuir en courant en présence d’un blédard fait preuve d’une « bonne » répartie. Si Drogba se fait complétement déposséder dans la pub original, girl power oblige, les autres activent l’option secrète connu des seuls blédards qui permet de s’en tirer avec la moitié du choco sans briser les ménages.
Morale de l’histoire: il est bien possible de faire une bonne pub avec des blédards et la décliner à souhait sans utiliser le cliché cocotier/safari/bananier/animaux sauvages.