En ce moment le monde occidental est en pleine effervescence. Un mot tabou a été lâché dans l’arène de la société et visiblement il fait peur à tout le monde, du simple citoyen dans la rue qui vaque péniblement à ses occupations au décideur de la vie publique avide de voix du citoyen ci-dessus nommé. Ce mot c’est: LA RELIGION ou plutôt la place que celle-ci occupe ou devrait occuper dans une société dite moderne.
Que l’on me comprenne bien, je ne vais pas ici essayer de prendre parti quant à savoir quelle religion est la plus sympa ou la plus chouette de toute. Car le vrai débat est d’en délimiter la place et le rôle au XXIème siècle. Certains pensent, à tort, que ce débat se limite à l’occident et qu’au bled on a de tout temps su faire la part des choses. Ils vont même jusqu’à affirmer que la co-existence entre religion et société civile est au top de l’harmonie mais je vous l’assure cela est loin d’être le cas. Mais pour mieux me faire comprendre voici un petite essai, résumé, condensé et remixé à la sauce LPN, de l’histoire du monde … moderne 🙂 .
Au départ la Démocratie, c’était surtout un moyen encouragé par les bourgeois pour continuer à amasser des biens sans craindre l’argument d’autorité des détenteurs du pouvoir de l’époque, j’ai nommé les Rois et Empereurs, qui trônaient au dessus de leurs têtes telle une épée de Damoclès. Une fois débarrassé de leur système, il resta encore quelques quidams qui voulurent remettre en cause le coup d’état de la bourgeoisie. Ils s’unirent afin de mettre en place le Communisme dans l’espoir de contrer l’hégémonie du Capitalisme bourgeois. Cette tentative tint jusqu’à la chute du mur de Berlin. Une fois le mur tombait, le bourgeois cru qu’il avait définitivement le champs libre et un boulevard d’opportunité ouvert devant lui. Las, comme le dit si bien le proverbe, « qui veut la paix prépare la guerre« . C’est ce qui a été oublié au Nord … comme au Sud.
Revenons au monde contemporain. La crise économique sévit au Nord et au Sud. Ajoutez à cela des crises politiques et sociales propres au bled et vous avez un cocktail idéal pour l’émergence d’un troisième larron j’ai nommé: La Religion. Jusque ici l’adversaire du bourgeois capitaliste et démocrate était clairement défini. Il avait un nom, un visage et un programme politique généralement en réaction au sien. Avec La Religion c’est plus complexe car les noms et visages sont multiples et le programme n’est pas ouvertement politique mais parasite quand même régulièrement l’ordre civil établi. Notre « démocrate » se trouve donc contraint à défendre sa fille illégitime, la « Liberté » et le fruit de ses amours avec La Religion: la « Laïcité ».
Quand politique et religion font bon ménage… quoique (source)
http://www.youtube.com/watch?v=9mBLNIQk6Mo
Ce tableau peint au gros pinceau et à l’encre « rouge » traduit la situation actuelle. Et, que l’on ne se trompe pas, cela est valable au Sud comme au Nord. Rappelez-vous la difficulté de réformer le code de la Famille au Mali, rappelez-vous également les prises de bec entre Wade et le Khalife des Mourrides. Voyez en Afrique Centrale, l’importance grandissante des sectes groupes de prières et leur poids dans la communauté. Certes cela est moins risible que les affaires de port de Burqa/Niqab un peu plus au Nord mais ce ne sont que des facettes de la même « guerre » larvée entre la religion et la société contemporaine.
Aujourd’hui, les religions ont enfin compris qu’elles pouvaient non seulement s’exprimer mais également s’affirmer sur la place publique. Mais son expression va de plus en plus souvent à contre courant de la même expression démocratique qui a été utile à son « coming out ». Et le Politique, se sentant de plus en plus attaqué dans son pré carré qu’est la gestion de la chose publique, est quelque peu désemparé et est poussé à prendre des décisions graves sous le coup de la panique et/ou de l’émotion.
Alors que faire LPN ? A vrai dire, je n’en sais rien car je n’ai pas la solution miracle. Mais je constate que la tendance actuelle en politique est de retourner la technique des prélats contre eux même. Les chefs religieux ont pour coutume de se fonder sur Un Livre pour condamner ou louer tel ou tel homme pour son comportement et ses idées. Mêmement les politiques, tout en « respectant » la dite religion au vu et au su de tous, vont s’attaquer aux hommes qui incarnent le culte en se fondant sur un texte qui ne souffre d’aucune contestation: La Loi. Winston Churchill a dit un jour:
La démocratie est le plus mauvais système de gouvernement, à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’histoire.
Ce qui est sur c’est que lorsqu’une « vague » spirituelle s’empare d’une région, d’une contrée, d’un pays, il est impossible de la contrer. On peut tout au plus la canaliser voir baliser son chemin pour qu’elle ne quitte pas le domaine du mystique sans empiéter sur la gestion de la chose publique. De toute manière cela n’est pas possible sans développement, sans croissance et sans améliorer le bien être générale de la population et cela prends du temps. Hors pour ce qui est du bled, si on a du temps à revendre les 3 autres ingrédients semblent cruellement manquer .