Après s’être essayé au métier de comédien stand-up, d’acteur, de comédien stand-up encore , d’acteur encore, de réalisateur et metteur en scène, Chris Rock nous revient cette fois-ci dans le rôle de réalisateur de film documentaire. Comme je suis régulièrement et religieusement son show annuel pour la chaîne HBO, je me suis dit que les commentaires acerbes de l’humoriste seraient les bienvenus sur un sujet aussi transversalement blédard. Passons en revue le film en 5 minutes chrono comme il se doit.
Genre: Documentaire
Réalisateur: Jeff Stilson
Acteurs: Chris Rock (narrateur), Raven-Symoné, Nia Long, Ice-T, KRS-One
L’idée générale:
Face à la menace imminente du premier passage en salon de coiffure des ses filles, Chris Rock entreprend de faire la lumière sur le mythe des « Beaux Cheveux » des sœurs/afro/blédardes bref des filles noires en général. Chris Rock pousse ses investigations au-delà du mythe et de la mode et va même jusqu’à lever le voile sur l’industrie qui soutient ce mode de vie. Et qui dit business lucratif dit mondialisation. On peut ainsi suivre le chemin qu’emprunte les cheveux naturels depuis les temples d’Asie jusque sur la tête des noires américaines. On peut également suivre le fabrication et la distribution des produits défrisants et voir qui sont les acteurs majeurs, tant à la fabrication que à la distribution, dans ce business très lucratif. Le fil conducteur du documentaire reste le plus grand festival dédié aux produits cosmétiques pour la communauté noire américaine ayant lieu à Atlanta en Géorgie (États-Unis) et principalement son événement phare: le concours du meilleur coiffeur dans le style afro.
La bande annonce de « Good Hair »
Le Bon:
Chris Rock est employé tout le long du film comme narrateur. Il ne se place pas, pour autant, en avant par un certain savoir du secteur: il découvre le tout en même temps que nous. On peut donc aisément voyager avec lui d’un bout à l’autre sans trop s’ennuyer car il agrémente ses rencontres et découvertes par des commentaires tantôt provocs tantôt piquants mais toujours justes et drôle voire même grave. Ainsi des sujets qui auraient été survolé par tout autre personne sont montrés comme le poids commercial grandissant de l’Asie (ndla: parallèlement, l’insignifiance des acteur noirs américains) dans un secteur dont la totalité des consommateurs sont des Afros.
une autre bon point est la proximité que Chris Rock installe en fréquentant certains lieux clefs de ce « milieu » et les personnages qui le peuplent. J’ai déjà parlé de la Foire d’Atlanta mais il faut y ajouter le salon de coiffure pour dames, les détaillants et grossistes pour cheveux, les écoles de coiffure ou encore les labos de fabrication des produits cosmétiques. Partout Chris Rock devient un confident pour des personnes qui semblent très conscientes des risques et dangers liés tant à l’usage des produits défrisants qu’à la course aux « extensions » capillaires à la mode. Partout les dames (et presque autant d’hommes) avouent leur impuissance par rapport à la pression de la société qui les veut belles à tout prix. Il y a certes celle qui résistent mais même elles avouent être passées par cette phase d’addiction au « creamy crack » (la « drogue crémeuse » comprendre les produits défrisants).
Le Moins Bon:
Sincèrement, je dois vraiment faire un effort pour trouver des défauts à ce documentaire. Il y a tout d’abord le fait qu’il ressemble plus à de la détente (entertainement) que du documentaire super sérieux genre. Mais le succès des documentaires sur les animaux sauvages a montré que sans une sérieuse dose de show, il est difficile de retenir l’attention d’un public sur un sujet s’avérant à la base chiant peu intéressant pour le grand public. Un autre point est l’intervention des stars noir(e)s américain(e)s. Elles sont tantôt victimes consentantes, tantôt en réaction face à un mouvement de masse mais toujours impuissante et pas très au fait du rôle qu’elles jouent en tant que porteurs principaux de l’image des noirs américains et des noirs en général dans les médias. Autre chose: c’est bizarre que Chris Rock s’inquiète des cheveux de ses filles alors que sa femme à le même « problème ». Ah! Les stars et leur vie privée c’est toute une affaire.
Le Mot de la fin:
« Good hair » permet de passer un bon moment en famille ou avec des amis devant la télé (nlda: au cinéma ca serait un peu court) et permettrait de relancer un des débats les plus passionné qui existe chez les blédards. Chris Rock se tire bien de l’exercice et devrait songer à se spécialiser dans ce style cinématographique très complémentaire à sa carrière de Stand-Up plutôt que de revenir au cinéma traditionnel en tant qu’acteur. Je le remercie personnellement pour avoir mis sur la place public la plus grande revendication des blédards vis à vis des blédardes à savoir: le droit de toucher leurs cheveux 😀 .
4 Commentaires
David Mtm
A chaque fois que je lis un article sur ce blog je suis choque par la qualité de rédaction! Ce blog est vraiment a faire découvrir!
Eddy
Tu m’étonnes!
T’as déjà essayé de changer une go adulte de ses habitudes capillaires? Autant danser un bal-à-terre avec un balai, en espérant le voir onduler!
Il vaut mieux se concentrer sur sa fille man.
vaness
Décidemment Eddy tu as une conception bizarre de tes soeurs africaines.Mais c’est vrai que les mêches et nous c’est une grande histoire d’amour et de tromperie 😉
Afro
L’obsession capillaire c’est effectivement un réflexe qui ne disparaitra sans doute jamais et tant mieux.