Monsieur le président,
monsieur le procureur,
Mesdames et messieurs les jurés,
Nous traversons une période mouvementée suite au décès de Mr Michael Joseph Jackson, grand artiste s’il est besoin de le rappeler, mais surtout fils prodigue de mon client Joseph Jackson, ici présent.
Mais nous sommes ici surtout pour « juger » la vie d’un homme qui vient de perdre un fils, et qui nous est présenté pour l’occasion comme un monstre. Un monstre… celui dont le défunt fils a dénoncé la violence physique, les moqueries et la privation de l’enfance;
un monstre… celui qui, lorsque l’on lui demande comment il va suite au décès de son fils, répond: »je vais très bien merci! », avant d’annoncer la création d’une maison de disque à la mémoire son fils; Un monstre… celui qui ne lâche pas son chewing-gum lors de la cérémonie d’homme à son défunt fils prodigue; Un monstre enfin, celui qui, punition, n’est pas repris dans le testament de son fils, alors que sa femme, la mère du défunt, y tient une place prépondérante.
C’est toute cette monstruosité qui justifie la présence de mon client dans ce box, mesdames et messieurs les jurés, je commence par rappeler ce vieux proverbe rwandais qui dit que « celui qui prétend aimer un enfant plus que ses parents, veut en réalité le manger« . Mais je ne vais pas résumer ce plaidoyer à un proverbe. Mais je dois vous avouer que même pour moi, je me surprends en regardant la vie ou plutôt les choix de vie de mon client. Il est très tôt balancé entre ses parents dans différents États du pays, passe de boxeur à employé dans la sidérurgie. Il s’engage et fonde une famille de neuf enfants. Neuf enfants! Comment peut-on de manière responsable faire autant d’enfants ? Mais mon client au delà de l’affreuse image que l’on véhicule sur lui, a des qualités exceptionnelles et des valeurs.
http://www.youtube.com/watch?v=ZUA-I0K6ZbM
Il a une foi et des valeurs. Cette foi, c’est celle dans laquelle il élève ses enfants, mais surtout celle qui fait qu’il n’abandonne pas le foyer familial, parce que, mesdames et messieurs les jurés, s’il avait commis cet acte malheureux, il ne serait pas ici. Il est aussi travailleur parce qu’il cherche sans relâche les moyens de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Son engagement dans la musique montre sa volonté de vouloir exploiter toutes les qualités dont ils pouvaient justement ou pas être pourvu. Il essaie. Il cherche. D’autres ont parlé mieux que moi de la façon dont il a découvert le talent de ses enfants. Parce que c’est bien lui qui les découvre, qui les supervise et qui s’en charge. Mon client n’a jamais renié sa dureté, et il n’a jamais discuté du témoignage de son défunt fils sur le sujet. Tout comme lui, je refuse de rentrer dans le jeu qui consiste à les opposer. Mais mon client a assumé son rôle de père, sans se défiler, et il a certainement commis les erreurs que nous commettons tous en tant que parents.
Les Jacksons Five en 1972
Mesdames et messieurs les jurés, la seule motivation de mon client a été de rechercher le meilleur pour sa famille, et ses enfants, en leur donnant un sens du travail bienfait, et leur apprenant à ne pas se reposer sur leurs lauriers. Mon client a avancé en terrain inconnu et s’est retrouvé être le père d’un des plus grands artistes de notre époque.
Mesdames et messieurs les jurés, je voudrais que vous vous posiez deux questions pour lesquelles, je l’espère, vous trouverez des réponses avant de délibérer:
- Que serait devenu cette famille si mon client s’était contenté de cet emploi de sidérurgiste ?
- Connaissez-vous, ce parent idéal, juste et parfait dans tout ce qu’il fait et choisi pour ses enfants que mon client aurait ignoré ?
Mon client a choisi la voix de lumière pour faire grandir sa famille. Le talent de son défunt fils fut si grand que beaucoup vivent et vivront encore comme un film dans lequel mon client tient le mauvais rôle. N’oubliez jamais, mesdames et messieurs les jurés,la réalité de son deuil. Je vous remercie.