Les artistes sénégalais contre attaquent

Cela devait arriver un jour ou un autre, les artistes américains… heu pardon les majors américaines de l’entertainment l’ont fait avant eux, les distributeurs européens ont essayés par la suite de le faire avec un succès plus que relatifs alors en bons élèves qui ont appris leur leçon les artistes et leur représentants locaux africains et plus particulièrement sénégalais ont suivi leurs ainés et ont frappé fort. En interdisant Wal Fadjri, le premier groupe privé de diffusion d’émettre, c’est un signal (jeu de mots vaseux) fort qui est envoyé aux médias. Les artistes aussi veulent la part du gâteau qui leur revient de droit.

A la différence des majors occidentaux, les artistes sénégalais ne s’en prennent donc pas à leur fans mais plutôt à ceux qui leur permettent de les atteindre, les radios et les télévisions. Dans le cas sénégalais l’exemple et trop frappant pour qu’on ne s’y arrête que 2 secondes. L’habitude sénégalaise aurait été jusqu’à ce coup d’arrêt de passer les chansons des artistes locaux comme internationaux sans que ceux-ci ne perçoivent une quelconque rémunération au niveau de leur droits. En bref, les diffuseurs se faisaient de l’argent gratuitement sur le dos des artistes. L’argument massue étant qu’ils leurs rendaient service en leurs offrant leur audience. Dans ce jeu de dupe, car il faut être plus que savant pour déterminer avec certitude qui de l’artiste ou du diffuseur trompe réellement l’autre, l’auditeur/mélomane semble être le laisser pour compte de l’équation ou celui sur qui ont tapera dessus in fine.
Car l’artiste comme le diffuseur ont besoin de lui pour vivre, l’un via les concerts, tout le monde sait que la vente de disque ne rapporte plus rien, l’autre via les publicités qu’il peut faire passer/voire/entendre sur son antenne. Bref, dans cette gué-guerre pour savoir chez qui le consommateur va dépenser le plus son maigre revenu, tout les coups sont permis.

Destruction de copies pirates de CD en Chine
cd-pirates

Cela me permet aussi de rebondir et de parler d’un reportage assez interpelant que j’avais eu le plaisir de voir sur une chaine d’informations camerounaise, lors de mes vacances. Dans ce reportage on montrait images à l’appui comment le ministère camerounais de la culture luttait contre la contrefaçon et la vente de CD d’artistes camerounais. Il est vrai qu’à 400 FCFA le CD contrefait (moins d’1 euros ndlr), plus personne ne se bouscule pour acheter une CD original qui vaut facilement 10 a 20 fois plus chère. On peut comprendre dès lors la mesure prise par la Société de gestion des droits d’auteur sénégalais. Quand il n’y a plus de source de revenu et qu’une industrie et en perte de vitesse voire en voie de disparition, (je dirais plutôt de mutation). Tous les bas de laines sont bons à visiter du moment qu’il permettent l’illusion de la survie d’un business plan dépassé.

Et ne vous y trompez pas, si aujourd’hui ce sont les artistes africains qui montent au créneau c’est sans doute parce qu’en tant que indépendants et entrepreneurs, ce dont il est question c’est de leur gagne pain, de leur survie immédiate. Les chaines audiovisuels africaines ont elles un double problème à résoudre, et la solution doit arriver très rapidement. Rémunérez les ayant droits et régler le problème de l’arrivée d’internet et des nouveaux canaux de diffusion qui récupèrent le peu d’audience que ces chaines ont mis des années à conquérir. Le secteur des médias est en réel mutation à l’échelle mondiale et seuls les plus futés, qui ne sont pas forcément les plus forts, réussiront à survivre à cette crise qui n’en finit pas de compter ses morts.

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