Le rideau est tombé sur les 12ème jeux olympiques championnats du monde d’athlétisme. Organisés tous les 2 ans depuis 1991, l’édition 2009 a atterri en Allemagne et a adoubé les plus grands athlètes de l’année ainsi que Berlino la sympathique mascotte des jeux du championnat.
Donc pour rappel, les Championnats Mondiaux d’Athlétisme c’est comme les J.O mais sans la prise de tête: c’est du sport et rien que du sport et pas le tralala médiatico-politico-culturelo-economique qui va avec. C’est aussi les J.O. sans cette flopée de « faux » sports chiants qui on été ajoutés artificiellement par les européens pour conserver une chance de revenir des jeux avec au moins une médaille . Je ne vais pas vous faire un dessin, vous savez exactement de quels sports je parle [ndla – ceci n’est pas un coup de gueule, je suis en train de rigoler là, ok ??]. A Berlin donc, c’est l’athlétisme qui est à l’honneur. Et comme dans tous les gros évènements c’est l’inattendu qui va retenir notre attention. Mais qu’est ce que l’inattendu dans des disciplines où chaque mois (critérium, mémorial, golden league, etc …) il y a une compétition mondiale ? Quelle que soit la discipline il y a un champion logique que l’on voit venir bien des mois à l’avance. L’inattendu c’est donc quand un athlète n’arrive pas à se hisser sur le podium alors que le monde entier regarde. Je sens certains d’entre vous encore sceptiques. Prenons l’exemple de Usain Bolt, tout le monde sentait qu’il allait tout gagner: 100m , 200m et le relais 4 x 100m. Mais si il s’était pris une gamelle dans l’une de ces trois épreuves, la vidéo de la course aurait était encore plus consultée que celles de ses records du monde. La même chose pour les relais femmes et hommes américains. Ils ont réussi à réitérer leur performance de Beijing 2008 à savoir être éliminés. Cela a rendu le nom du vainqueur incertain et augmenté l’intérêt de ces deux courses.
Quand à « nos athlètes », je pense que globalement ça c’est bien passé pour eux vu que les bastions des courses de fonds et demi fonds sont restés notre propriété privée. Merci donc aux kenyians et éthiopiens actuels ou passés (car il faut pas oublié ceux qui entre temps sont devenu des nationaux du Bahreïn, de Norvège ou encore de Turquie). Cela fait quand même rire de voir ces athlètes courir avec leur drapeau autour des épaules alors même que ces jeux démontrent la futilité qu’il y a à lier le concept administratif de nationalité et le sentiment d’appartenir à une nation. On peut cependant regretter que les médailles « africaines » sont trustés par 4 ou 5 nations au maximum. Je ne leur jette pas la pierre car ils ont et ont eu une politique de gestion du sport et des sportifs cohérente. Il est quand même à regretter que l’on ne trouve pas plus de pays du bled représentés dans ce genre de compétition. C’est comme si on se fiait plutôt au hasard de l’éclosion d’une génération spéciale avant de mettre les moyens qu’il faut dans le sport. Pourtant l’histoire des jeux nous a montré que c’est justement le travail constant qui paie. La plupart des athlètes ne gagne pas à leur première participation. Ils font d’abord des circuit locaux, puis les mondiaux des jeunes et arrivent enfin dans la cours des grands après 4 ou 5 ans d’entrainement. Mais nous autres blédards, nous avons de sérieuses difficultés à tenir la distance avec un programme qui ne doit porter ses fruits que dans X années (« Avant d’être cuit, un plat doit d’abord être chauffé » – dicton bantou) . Non, nous voulons de l’immédiat, « tout, tout, et tout de suite » comme le dit si bien B2O. Moi je ne retiens qu’une seule chose de ces mondiaux, chose que je ne vois pas à la Coupe du Monde de Football par exemple. C’est cette superbe ambiance de camaraderie entre les sportifs au bout et pendant leurs efforts, ces sourires , ces embrassades et ces accolades multicolores. Je sais pas pour vous mais moi ça me me met de bonne humeur, encore plus qu’une photo de chefs d’états réunis à l’ONU. Surtout que cette année la mascotte Berlino en a ajouté une couche. Un éclaire de Bolt par ci, un chorégraphie par là, et que je te monte sur le dos d’un coureur, que je prend sur mon dos une sprinteuse jamaïcaine et j’en passe des meilleurs, Berlino était dans tous les bons coups. C’est sans doute lui, avec la complicité d’athlètes résolument sympas, qui est véritablement sorti gagnant de ces championnats et a redoré le blason du sport.