Comme chaque année à la même période, le Time nous a livré sa liste des 100 personnalités les plus influentes du Monde. Sans vouloir vous faire un récapitulatif et vue que le Time s’est prémunie contre une partie de la critique facile en publiant une liste et non un classement, il est intéressant de voir la place réservée aux africains dans cette fameuse liste :
- Paul Kagamé dans la catégorie: Leaders & révolutionnaires
- Hadizatou Mani dans la catégorie: Héros et Icônes
- Dambisa Moyo et Barbara Hogan dans la catégorie: Intellectuels
- William Kentridge dans la catégorie: Artistes
Premier constat sur les 100 personnalités retenues seules 5 sont africaines. Avant de me lancer dans une critique acerbe et facile, vu que je suis sur que pas mal d’entre-vous ne connaissent pas la moitié des blédards nommés, il est bon de signaler que cette liste reflète les 100 personnalités les plus influentes selon une vision du Time et n’est pas le résultat d’une enquête statistique ou même d’un sondage effectué au bled. Soyons honnête, mise à part un Paul Kagamé que l’on a plus besoin de présenter et une Dambisa Moyo connu des fidèles lecteurs de ce blog, vous n’aviez jamais entendu parlé des autres blédards ci-dessus mentionnés et pourtant, chacun d’entre eux, dans son domaine a effectivement marqué une rupture, une prise de position tout à son honneur et qui mérite si ce n’est notre respect au moins notre considération.
Ceci dit si l’on regarde de plus près cette liste, à mon avis, seule la présence du président rwandais et de la citoyenne nigérienne est justifiée. Le président rwandais Paul Kagamé, par ses dires et ses actions approuvés ou contestés par les autres pays africains influence clairement la vie des blédard d’Afrique centrale en particulier. Quant à Hadizatou Mani: inconnue du grand public, voilà une femme non… que dis-je un être humain comme on en voudrait par millions au bled. Vendue comme esclave à 12 ans, elle a porté l’État du Niger son pays en justice et à gagner son procès pour non assistance à personne en danger et pour ne pas avoir appliqué sa propre loi qui interdit l’esclavage.
Et les autres me direz-vous ? Si je prends le cas de Dambisa Moyo, avec tout le respect que j’ai pour cette intellectuelle, je pense qu’elle représente bien les faiblesses de la liste du Time. Voici une personne encensée par la presse anglo-saxonne mais totalement inconnue dès que l’on franchi la barrière linguistique. Oui, Mme Moyo, influence des personnes mais celle-ci doivent se trouver plus près de Pennsylvania Avenue à Washington que des bas fonds de Johannesbourg.
Ce qui m’amène à Barbara Hogan. Sa présence sur cette liste signifiera peut-être l’apogée de sa carrière politique vu qu’elle vient de faire les frais du premier remaniement ministériel du nouveau président sud-africain Jacob Zuma. Quand à William Kentridge, c’est un artiste connu dans certains milieux, mais qui, à mon humble avis, n’est pas assez mainstream, et dont l’influence se jugera sans doute mieux dans les décennies à venir qu’aujourd’hui.
En résumé et pour paraphraser ce qui est connu de tout le monde : Nul n’est prophète en son pays. Qu’on se le tienne pour dit.
Un commentaire
MastaP
Hadizatou Mani ?? Merci de la mentionner sinon je n’aurais jamais eu vent de son histoire. Bravo aux juges qui ont eu le courage de lui donner raison et au politiques qui ont accepté la culpabilité.