La misère

Je m’interroge depuis un certain temps sur un phénomène qui a pris cette dernière décennie une ampleur inquiétante en Afrique: le viol. Que ce soit celui de jeunes filles, des jeunes garçons ou celui des femmes plus âgées, le phénomène ressemble, au vue des médias, à une pandémie pire que celle de la grippe (aviaire, porcine, mexicaine etc ..).
D’accord de tout temps les viols ont existé: l’homme n’a pas attendu le XXIème siècle pour être idiot. Cependant le nombre de cas reporté par les médias est inquiétant. C’est vrai qu’il peut être attribué à l’avènement d’une certaine société de l’information qui s’intéresse enfin à certains sujets, événements et lieux autrefois négligés. C’est vrai aussi que les langues se délient plus facilement qu’avant. Il n’empêche, le nombre est préoccupant, surtout vu que le réalité des chiffres est toujours supérieure au nombre de cas reporté.

Ce qui m’interpelle c’est l’origine du phénomène.  Plusieurs analystes ont développé la thèse que la situation de guerre permanente dans laquelle sont maintenu les hommes depuis plus de 10 ans est devenu ingérable. Pour calmer les troupe, les généraux irresponsables lâchent leurs hommes dans la population. Fort de ce feux vert les hommes de troupes et même les enfants soldats n’ont plus de retenue et violent tous ce qu’ils croisent sur leur chemin. Un rapide coup d’œil sur la carte des conflits en RDC semble le confirmer.

kadogo

Cependant, l’Afrique du Sud est le pays où l’on dénombre le plus de viols en milieu urbain par an. On ne va pas me dire que l’Afrique du Sud est en guerre. Non, sans vouloir minimiser la première thèse, je ne peux m’empêcher de me demander si il n’y a pas autre chose. Ma thèse et que le bled comme le reste du monde est touché par la maladie du siècle : la misère sexuelle. Et dans un contexte de non droit et/ou d’inégalité des sexes cette misère s’exprime alors de manière encore plus violente. Parce qu’il faut le dire même si la légende du black tombeur persiste (essentiellement en occident ndlr), ce n’est plus aussi automatique au bled. Non seulement c’est la crise pour tout le monde mais de plus les pays où la culture aide encore certains plaisantins à avoir légalement plusieurs femmes ne sont plus nombreux.

Jacob Zuma se protège contre le SIDACe qui est encore plus pénible c’est de constater que  le phénomène témoigne de l’échec de la communication sur le SIDA et les MST en général. Car tous ces rapports forcés sont évidemment pratiqués sans protection. Même si cela fait plaisir à Benoît XVI, c’est le moyen le plus sur de contaminer les victimes … et les bourreaux.  Toujours plus macabres, certains généraux utilisent le fait même que leur soldats sont des vecteurs ambulants de la maladie pour terroriser les populations. Et plus tard, en période de dite paix, ils utilisent la même tactique contre leurs opposants. Le viol comme arme de dissuasion ou comme moyen de guérison  miracle ne détruit donc pas que psychologiquement mais aussi physiquement. Et je persiste à croire que les auteurs, manipulés ou pas, en subissent les conséquences psychologiques. Un reportage sur les kadogos, ces enfants soldats de RDC,  montrait que des gamins détruis pour qui le seul moyen d’avoir une copine c’était par la force.

Il semble que le seul langage que les hommes du bled comprennent est celui du pantalon. Il font la guerre avec et éventuellement la paix.  Pas étonnant que les sœurs en viennent à des méthodes extrêmes pour leur faire retrouver la raison lorsqu’ils sont clairement allés trop loin. A bon entendeur…

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