Si il y a bien une constante qui se vérifie à chaque révolution économique c’est que l’Afrique rate le coche. Les premières révolutions furent ratées car l’Afrique était colonisée, mais aujourd’hui, près d’un demi siècle après l’indépendance des pays du continent, ce genre d’excuse ne fait plus recettes. Dernière exemple en date, l’Internet. La présence des états, des institutions, des sociétés y est quasiment nulle ou indigne du media. Et aucune des excuses à la mode ne me permettra de me consoler et/ou de dire que c’est la faute de l’autre –généralement assimiler au méchant colon.
Ce n’est pas la faute du méchant occidental si les infrastructures de communications en Afrique ne sont pas entretenus là où elles existent. Selon Afrik.com, qui détail les taux de pénétrations du net dans les principaux pays du continent, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour élever le niveau d’utilisation de l’internet sur le continent. Non seulement l’africain ne produit pas de contenu mais les africains sont devenus simples spectateurs d’un combat dont les enjeux semblent leur échapper.
Et pourtant… qui n’a jamais était spammé par une princesse nigériane ou une héritier ivoirien (ou l’inverse). Qui n’a pas vu sa carte bancaire utilisée, à l’insu de son plein gré, à partir d’un pays africain. Quel touriste en visite dans une capitale africaine, où l’électricité et l’eau faisait défaut, n’a pas fait plus de 5 km sans tomber sur un cybercafé ? Combien d’africain ne chatte pas quotidiennement via MSN, Yahoo, hi5 et j’en passe, à la recherche de l’âme sœur hors du continent ?
La vérité est donc tout autre, comme à chaque fois, la population est prête à embrasser l’êre numérique et à en tirer le meilleur et le pire, mais les institutions et ceux qui doivent assurer cette utilisation eux ne le sont pas. Et dans 5 ans, une éternité sur internet on dira comme pour le téléphone fixe, que finalement, c’est bien que l’Afrique est ratée le coche car le net c’était pas si bien que cela 🙁 .
2 Commentaires
Roberta
Bien sûr que si, l’Afrique produit du contenu : http://objc.biz/emploi/ 🙂
Roberta
Tu essayes de montrer quoi avec les liens vers les domaines ?
Qu’en Guinée on en peut pas acheter de 2nd level name ? Idem pour le registre .uk, pays plus avancé (il parait).
Que les tarifs sont prohibitifs ? Allez, là c’est presque gratos. J’ai vu des noms à plus cher encore !
Le « problème », si c’en est un, c’est que la majorité des registrars africains valident à la main. Ce faisant, ils vérifient aussi la validité des enregistrement pour éviter des cybersquatteurs (cf. conditions des registres séngalais et ivoiriens, ce que j’ai fait). Le registre luxembourgeois avait un traitement manuel des demandes en 2006 encore. La différence étant que le registre luxembourgeois marchait au fax à la réception instantanée, et non à la poste à distribution plus aléatoire.
Est-ce que c’est bien ou pas de protéger les ccTLD contre les cybersquatteurs ? Chaque pays a mis ses limites. L’Afrique est souvent protectrice, les îles isolées (.tv, .cc, .nu, et… même .st) sont ultra-ouvertes. Et certains ont même joués aux cons (.la -> Laos vendu comme Los Angeles).
Quelle position adopter ? Pour Niue et ses 2000 habitants, la vente aux étrangers a été jugée bien trop rentable pour se passer de ces revenus. S’il vendent 200 000 noms de domaines avec un bénef de 10 USD/an, ils gagnent 1000 USD par habitant. Lucratif (et je ne parle pas de ce que pourrait gagner Pitcairn). Pour l’Afrique, et à l’exception de Sao Tomé, le choix a été de se protéger du cybersquat. Permettre aux légitimes propriétaires de noms de les utiliser, et ne pas avoir affaire à des cybersquatteurs.
Ca se traduit effectivement par de la paperasserie, des validations manuelles, des intermédiaires qui doivent se taper de la paperasse, et au final des prix prohibitifs. Tiens, bizarre, on dirait la situation du .fr en 2000 quand il était complètement protégé du cybersquat et qu’il fallait tout justifier avant d’acheter un nom de domaine… Et dans 5 ans on louera le modèle Africain qui a su éviter les cybersquatteurs qui commencent franchement à les briser menu au point que je me suis mis à les imiter.
Bref, au final, tu serais partisan que tout le monde suive le modèle de Sao Tomé : des registres qui essayent de vendre le plus domaines possibles, en automatisant tout, et du coup, sans rien valider, afin de tout automatiser. Ou comme DNS.be d’ailleurs, qui agit en vrai entreprise commerciale et qui n’hésite pas à brader les prix pour vendre le maximum de noms.
De toute évidence, la gestion du DNS est un énorme bordel, l’ICANN fait fort mal son travail. Ce qui me fait penser que personne n’est obligé de reconnaitre l’ICANN comme organisme gestionnaires des serveurs de noms racines. On pourrait la remplacer si ceux qui gèrent des gros serveurs DNS cache s’y mettaient. A croire que la situation actuelle arrange tout le monde finalement.
« Les noms de domaine, c’est comme les filles : ceux qui sont intéressants ne sont pas libres. Mais il te reste toujours la possibilité d’aller les chercher dans les îles. »