revue: Double Trouble par P-Square

On l’attendait avec une certaine appréhension. Excusez moi. Je recommence. JE l’attendais avec une certaine appréhension surtout vu que les 3 derniers single de P-Square étaient sortis sans faire référence à un projet d’album. Très tôt je me suis surpris à faire des hypothèse sur la direction que les jumeaux Peter et Paul Okoye allaient donner à leur carrière. Nonobstant des bruits persistant de rupture ( nldr – vous avez lu ce que j’ai fait là ? ) la famille Okoye revient avec un album qui va je l’espère répondre aux nombreuses questions que je me pose. Vont-il faire un virage World Music ? vont ils vendre leur âme au showbizz des Etat-Unis ou bien tenter désespérément de rattraper la tendance moderne de la musique du bled dont ils étaient la figure de proue il y a encore quelques années ? Les réponses dans les lignes qui suivent.

Shekini: « Aller! ». On commence fort avec une son survitaminé. J’adore quand les frangins augmentent la proportion de paroles dans les langues du bled par rapport à l’anglais. Difficile d’écouter ce son sans ressentir des fourmis dans les jambes. A déconseillé à ceux qui sont au bureau assis dans un « open space ». Je ne peux m’empêcher de noter l’usage du français dans l’animation. Clairement les assauts répétés des DJ ivoiriens ont fait sauter la frontière linguistique.
Missing You: On dirait un afro zouk des années 80. C’est doux et ça passe bien. Je soupçonne que les frangins ne sont plus les seuls acteurs de la bande son car ça se diversifie et chaque style est maitrisé.
Bring It On feat. Dave Scott: Je ne sais pas qui est ce Dave Scott mais il amène les frangins dans une registre européen proche des arrangements de Coldplay. Bien sûr les guitares électriques ne sont pas à la hauteur mais le tout est vraiment frais et, osons le dire, différent de ce que les jumeaux ont proposé depuis.
MMS (Mugu Money Spender): Oui mais là on se répété les gars: c’est la même chanson que « Shekini ». Je dois quand même souligner un truc que j’aime chez les Okoye: quand ils font de la musique de DJ ivoirien ça ne fait pas de bruit donc on peut en écouter un dizaines à la suite sans avoir une fatigue auditive.Il y a même une unicité sonore grâce à une mélodie qui enrobe le tout.
Ifeaoma: Ah , on nous sert à nouveau « Beautiful Onyinye » en version 2014. Si vous avez aimé l’original (sans le gros rapeur US) vous aimerez celui-ci aussi.
Ejeajo feat. T.I.: Hommage non dissimulé à Michael Jackson de la période disco ( ndla – pensez à Rock With You). En featuring on a un T.I. en service express: il ne salit pas la chanson donc il peut rester. Clairement un son destiné au public international.

P-Square – Ejeajo [Official Video] ft. T.I. posted by PSquareVEVO

Collabo feat. Don Jazzy: Un beat afro tout doux. On dirait que les frangins conscient qu’ils doivent tenir deux heures en live ont pris la peine de se constituer une réserve de hit en mode « cool tempo ». Don Jazzy ne salit pas le morceau donc il peut rester.
Ogadigide: On continue avec encore un cool tempo en mode afro beat qui est très doux pour les oreilles. Je remercie les frangins d’avoir multiplié ce genre de sons car cela permet au vieux gars que je suis de continuer à les suivre autrement que contraint et forcé. Autre chose: pas d’anglais dans ce son donc je l’apprécie encore mieux.
No Be Joke: Oh là ça va encore plus lentement mais cette fois si c’est en mode R&B. On dirait un petit son R&B des 90s qui devrait bien passé devant un public ricain ou de nostalgiques de cette époque.
Enemy Solo feat. Awilo Logombas: on a bon être un des plus gros groupe de ces dix dernières années il faut payer ses respects au grand frère de la RD Congo. Les P-Square font donc appelle au propriétaire de tous les dossiers Awilo Logombas pour injecter un dose de soukous ISO-9001 dans l’album. Bon choix de collabo même si je suis convaincu que le featuring de Fally Ipupa tarde à venir.
Sari Sari: On change encore de style tout en restant au bled. Il y a une petite guitare solo à la Sud Af ou East-African qui permet à ce son de sortir du lot. Sinon rien à signaler dans un album qui est résolument très rélax.
Zombie feat Jermain Jackson: Mais qu’est ce que c’est que ce truc ? On comprend qu’il y a un hommage aux Jacksons qui ont validé officiellement validé P-Square. Au delà de ça cette chanson sans être mauvaise ne casse pas des briques et est sans doute la plus faible de l’album jusque là.
Ije Love: On revient en Afrique avec la chanson que j’aurais joué à mon mariage si je il avait lieu ce week-end. Encore une fois les gars réussissent à nous faire « danser sans suer » et ça c’est fort.
(Bonus) Testimony: On cherche notre voie alors on va refaire « Chop My Money ».
(Bonus) Personally: On cherche notre voie alors on va jouer à « Michael Jackson »
(Bonus) Alingo: On cherche notre voie alors on va refaire l’Azonto sauf qu’on va lui changer de nom.

Conclusion:
P-Square après trois coups de sonde (cf. les sons en Bonus) a décidé de consolider sa base blédarde au lieu de partir se casser la figure dans des aventures internationales. C’est un choix courageux et qui m’impressionne. Les frangins ont aussi décidé de partager la production avec des gens qui maitrisent leurs styles individuels. C’est un changement pour le mieux par rapport à « The Invasion » qui était trop « basic » musicalement.

Titres conseillés: Shekinini, Ogadigide et Missing You

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