A plusieurs reprise dans notre vie sociale il nous arrive de nous demander si nous sommes en présence d’un « Instant Racial« . A ne pas confondre avec le « Nigga Moment » si bien décrit par Aaron McGruder dans son œuvre maîtresse « The Boondocks« , l’Instant Racial est cette situation inconfortable dans laquelle on se trouve à se demander si une action, un propos à caractère raciste a été commis et/ou prononcé. La plupart du temps pour l’identifier c’est simple: un des intervenants lâche la phrase magique « je suis pas raciste mais …« , « je ne voudrais pas paraître raciste mais … » et toutes les autres déclinaisons de la même chose. A l’évidence la personne qui tient ces propos a quelque chose d’important (du moins pour lui) à dire et il ne peut le garder pour lui même car il a besoin d’un retour du reste du monde pour clore ce dossier. Cependant la personne a tourné la langue cinq fois dans sa bouche, a pesé le pour et le contre, réalisé que mal interprétée sa remarque peut prêter à confusion et estime qu’il doit préventivement se protéger d’un éventuel retour de flamme.
Nos amis les biblos du fait de leur passé colonial et de la publicité qu’ils en ont fait sont ceux qui tombent le plus facilement dans cette impasse délicate. Mais on ne va pas s’en cacher: il n’existe aucune « civilisation » qui n’a pas eu (ou vit encore) des épisodes racialement ou ethniquement chargées. Ces peuples en font moins de bruit que ce soit dans les médias ou en publique à tel point que l’on pourrait croire que un Instant Racial n’existe pas chez les blédards. Il n’en est rien. Un miens amis me disait l’autre jour que si un bon nombre de discours en langue nationale de nos politiciens blédards étaient traduit en français les procès pour injures et propos à caractères raciaux seraient légions. Une diatribe quelconque d’un Mugabe, d’un Idi Amin Dada et même des contemporains plus respectés ne manque pas d’allusion claire aux comportement et mœurs occidentales ou d’attaques personnelles sur telle personne ou tel groupe social. Même dans les sphères plus intellos comme les universités cela ne manque pas (cf la fameuse affaire du Prof Owona au ou plus près de nous l’affaire Brenda Ngomsi tous deux du Cameroun). Mais étrangement cela ne porte pas de conséquence sur la vie ou la carrière de blédards qui tiennent les même propos.
Je crois que ce constat donne la solution à nos amis biblos ou autres qui se retrouvent malgré eux enfermés dans un Instant Racial. Beaucoup pensent à tort que la justesse supposée de leur remarque suffit à les dédouaner de toute intention. Ils semblent oublier la fameuse loi d’Internet qui veux que après le dixième commentaire on entre dans les insultes et le grivois et au delà du vingtième on a déjà changé de sujet. Non, l’important c’est de limiter le cercle dans lequel on émet son opinion. L’auteur sait que ce qu’il va dire est potentiellement controversé (cf. la tentative de protection décrite plus haut) il doit donc de son propre chef limité sa remarque à un cercle de personnes sûres qui même si elles le clachent n’en feront pas des vagues. Mais en cette ère du politiquement correcte il ne faut surtout pas s’amuser à créer un instant racial en ligne car c’est là la nouvelle place publique et un incident qui a lieu sur la place publique vous poursuit toute une vie. A bon entendeur …