Tous le monde a entendu ou dit cette phrase au moins une fois dans les 3 dernières années: « Mais comment on faisait avant internet ?« . Avant la recherche de base c’était long, c’était lent, c’était chi.. bref c’était le travail de toute une vie. Heureusement, l’Internet est venu et a sauvé le monde. Les mécréants n’ont plus qu’à bien se tenir.
Un médecin vaquait paisiblement à ses activités dans une petite bourgade du fin fond de la France lorsqu’il se prit le bec avec une de ses infirmières. Loin de se démonter, le médecin lui fit du haut de sa superbe une remarque désobligeante sur son embonpoint. La dame piquée au vif chercha le moyen de lui rendre la monnaie de sa pièce, en d’autres termes, elle chercha des poux dans les cheveux de son Médecin de patron. Moderne, elle a immédiatement le « reflex G…. » (pas de publicité gratuite sur LPN – ndla). Elle entreprend grâce à ce formidable outil qu’est internet de construire un dossier sur sa victime. Quel fut donc son étonnement lorsque en quelques clics, elle tombe sur un portrait robot et une signalisation précise de son médecin sur le site d’interpol. N’écoutant que son sens civique, elle balance le blédard contacte son syndicat, qui lui même contacte la direction de l’Hôpital qui lui même suspend le médecin et contacte les autorités avec l’info.
C’est ainsi que Eugène Rwamucyo, le tristement baptisé « boucher de Butare« , (criminel supposé – présomption d’innocence oblige – ndla) a été localisé: en quelques clics. Je ne vais pas rentrer dans la polémique Rwando/Rwandaise sur les événements de 94 et ses acteurs: je vous renvois aux sites spécialisés sur la question. Ce que je retiens c’est que si les chasseurs de nazis avaient eu à disposition les moteurs de recherche basés sur internet, certaines traques n’auraient pas duré toute une vie. Un triste effet de bord de ce phénomène est évidemment que toutes les infirmières, non, tous les employeurs européens se sont mis à entrer les noms de leur personnel… juste pour vérifier, on sait jamais.
Maubeuge sous le choc: un génocidaire parmi eux ? (source)
A la lumière de ces funestes événements il devient clair que la protection de sa vie privée n’est plus un terme compliqué que l’ont entend qu’au journal télévisé où dans des textes de loi rébarbatifs. C’est désormais un réalité qui touche tous les blédards. Et si certains sont laxistes dans sa protection, il en va différemment de ce ressortissant ougandais. Une histoire passionnante, dont je n’ai eu écho que grâce à un confrère bloggeur que je remercie, est celle de Charles Wesley Mumbere. Le gars vivait incognito depuis plusieurs années au États-Unis jusqu’au jour où le président Yoweri « M7 » Museveni décide de rétablir la monarchie locale. Mr. Mumbere est alors convoqué pour reprendre le trône qu’il avait du laisser vacant 25 ans plutôt. Évidement Mr. Mumbere s’était bien gardé de faire part de son lignage royal. Il s’était plutôt fondu dans la masse américaine dans une stratégie d’intégration que nous autres blédards maîtrisons à perfection quand on s’y résoud. Lui aussi avait pris fonction dans le milieu médicale en s’occupent de pensionnaires du troisième age. Bien qu’il se soit garder d’évoquer les problèmes de surpoids de ses collègues, si ceux-ci avaient poussés la curiosité à fouiller sur le Net, ils auraient au moins pu faire la corrélation entre le nom de leur camarade et celui du monarque déposé du Royaume de Rwenzururu.
La formidable histoire de Charles Wesley Mumbere
C’est tout à l’honneur de nos hôtes occidentaux de l’imiter leur intrusion dans la vie privé de nous autres blédards. Ils s’arrêtent à ce qui les intéresse à savoir nos compétences qui peuvent leur servir dans le cadre de leur travail. Il n’empêche que quand la bise fut venue, ils n’ont pas hésité et n’hésiteront pas à se muer en baltringues (terme technique désignant la personne qui livre des informations compromettantes sur une connaissance – ndla). J’en vois déjà qui dès qu’ils auront lu ce billet iront à la chasse de « dossiers » sur leurs collègues blédards ou pire sur moi. Aussi je vais vous faciliter la tâche: au bled, je n’étais pas roi mais pêcheur. Comme j’avais peur de l’eau et que j’arrivais pas à nager j’ai fait des études en informatiques c’est moins risqué et le temps de lire ce billet m’a permis de tous vous localiser – Mwa ha ha ha ha ha ha ha ha ha !
Un commentaire
Roberta
« Si les chasseurs de nazis avaient eu à disposition les moteurs de recherche basés sur internet, certaines traques n’auraient pas duré toute une vie. »
Ou pas. Les ex-nazis vivaient sous de fausses identités en Amérique du Sud (notamment), notre médecin n’a visiblement pas changé de nom.
Il faut dire que quand tu vois certains de ces ex-nazis, il y a comme des soupçons qu’ils aient bénéficié d’aides externes, comme de la CIA (notamment)…
Et ne pas oublier que certains pays autorisent très très facilement le changement de nom (Angleterre, USA), quand d’autres l’interdisent presque entièrement (France).
« Comme j’avais peur de l’eau et que j’arrivais pas à nager j’ai fait des études en informatiques c’est moins risqué »
Tu as raison, boire de la bière c’est moins risqué.