And the winner is …

Mo IbrahimQuand on a de l’argent, beaucoup d’argent, on a le choix entre trois modes de gestion. Soit on se met à l’ombre et on en profite paisiblement, soit on le place habillement pour qu’il rapporte encore plus ou bien, on l’utilise pour changer le monde. Mohamed « Mo » Ibrahim a de l’argent et il a décidé de faire les trois.

Les milliardaires philanthropes, on a l’habitude d’en voir au bled. C’est vrai qu’après avoir passer sa vie à la gagner, on se rend vite compte que ce simple fait ne suffit pas pour laisser une empreinte indélébile dans l’histoire. Alors les riches de se monde créent généralement une fondation et sillonnent le monde à la recherche d’une cause juste en manque de sponsor. C’est ainsi que Bill et Melinda Gates ont entrepris d’éradiquer la malaria, Warren Buffet d’électrifier le monde entier, ainsi de suite. Qu’à cela ne tienne, nous aussi, au bled, nous avons des milliardaires maisons qui veulent rendre une partie de ce que le monde leur a si généreusement offert. Notre bienfaiteur maison s’appelle Mohamed « Mo » Ibrahim.

Mo Ibrahim, président de la fondation qui porte son nom
Mo Ibrahim

Pour la plupart d’entre vous (surtout au nord de globe) ce nom ne vous dira sans doute rien. Et pour cause les plus grandes fortunes sont acquises dans la discrétion. Mo Ibrahim est l’homme derrière CelTel (aujourd’hui englobé dans le très puissant Zain -ndla), le premier opérateur de téléphonie cellulaire 100% africain. Il avait réussi la performance avec son entreprise de posséder le réseau ET la technologie utilisée dans les appareils. Avec un réseau étendu sur 15 pays du bled, la petite entreprise du soudanais Mo Ibrahim est loin de connaitre la crise. Et cette prospérité, il a décidé d’en faire profiter le bled mais d’une façon tellement originale qu’elle vaut la peine que l’on s’y attarde.
Mo Ibrahim a créé une fondation comme tous ses paires, et la cause à laquelle il apporte son appuis financier est … la bonne gouvernance. En effet la fondation gère deux projets ayant un impact colossale: le Prize for Achievement in African Leadership et plus récemment le Ibrahim Index of African Governance. Ainsi donc notre bonhomme va juger et noter les prestations de nos hommes politiques rien que ça. Certains me disent déjà que bien d’autres personnes et institutions le font. Je leur répondrais « certes », mais ils ne sont pas indépendants, apolitiques et, surtout, blédards. Sachant que par définition un dirigeant ou tout autre blédard tiens difficilement la critique (surtout celle venant d’un »frangin » – ndla), il est intéressant de voir comment Mo Ibrahim a réussi à s’en tirer à si bon compte.

Festus Mogae du Botswana, le lauréat 2008 succèda à Joachim Chisano
Festus Mogae PAV VOL 16 POLITICS

C’est que le bougre est malin, tout d’abord il limite son prix à des présidents ayant été démocratiquement élus… mais cela n’est plus, nous le savons tous, un problème depuis longtemps. Il faut avoir fait quelque chose de significatif pour son bled: facile car le président étant infaillible il a forcement œuvré pour le bien de la population ne fut ce que par sa présence à la tête de l’État. Ensuite, il faut ne plus être au pouvoir et ça nous avons vu que c’est extrêmement difficile à accepter (je ne cite pas d’exemple car tout le monde à au moins un nom en tête – nlda). Mais qu’à cela ne tienne, il adjoint au prix un incitant financier. En d’autre termes voici le message: « dirigez bien et quittez le pouvoir, il y a un joli pactole qui vous attends à la sortie« . L’effet de bord est évidemment que ceux qui n’ont rien fait voudrons rester au pouvoir (là non plus je ne cite pas de nom – ndla). Quoi qu’il en soit Mo Ibrahim s’inscrit dans la ligne de réflexion du comité Nobel.

Une série d’acteurs de la société civile a décidé que la politique était devenu trop important pour laisser carte blanche au politiciens professionnels ou amateurs. Ils mettent donc en place une série d’outils visant à influer les dit politiciens et leur politique. Cela est fait sans contraindre directement les acteurs de la vie politique mais plutôt de manière détourner par la menace suprême: la honte de passé pour un bon a rien à la face du monde. Mo Ibrahim , LPN te salue bien bas.

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