Quand le SIDA vient au secours des homosexuels

gaymenLes lecteurs assidus de LPN le savent, je suis le défenseur des causes perdues d’avance ou plus généralement des groupes injustement oppressés par des attitudes ou des préjugés qui en 2009 ne sont plus acceptables. L’un de ses groupes est celui des homosexuels. Il n’y a pas un jour qui passe sans qu’un commentaire dans un blog africain ou une affaire éclate montrant à la foule qui veut obstinément rester aveugle qu’il existe au bled comme ailleurs depuis très longtemps une communauté gay.

Je ne vais pas ici recommencer à faire mon plaidoyer pour que les consciences africaines évoluent toute seule car cela serait vain. Non la lueur d’espoir vient parfois de là où on l’attend le moins. Ainsi donc, en apprenant que le gouvernement du Malawi se trouvait contraint et forcer de changer son fusil d’épaule, on se demande si in fine ce n’est pas une victoire à la pyrus à laquelle on assiste. Là ou tout les discours et acte de fois n’ont rien pu faire, il a fallu le SIDA pour remettre un peu de jugeotte dans la tête de certains gouvernements.

Car comment mettre en place adéquatement une politique de lutte et de prévention contre une maladie si on ignore une partie non négligeable de la population potentiellement touché ? Bonne question vous me direz. Et bien, les autorités malawites n’ayant pas trouvé de solutions à celle-ci et étant au pied du mur, se voient forcer de faire ce qu’elles n’auraient sans doute pas pensés faire auparavant mettre en place des politiques de sensibilisation et des mesures afin d’aider les homosexuelles.

Cette problématique se pose aussi chez les noirs américains (source)
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Pour certains, et ils sont hélas encore trop nombreux, la seule manière d’arrêter la propagation du SIDA parmi cette tranche de la population est de l’éliminer « tout simplement ». Il suffirait pour cela de démontrer que cela est une liaison contre nature (merci aux différents représentants religieux qui nous le rappellent chaque jour… pour ceux qui les écoutent et qui en tiennent compte) et de le crier haut et fort. Et comme par enchantement, les homosexuels deviendront de facto hétérosexuels, les hétérosexuels seront tous loyaux envers leur compagnons et tout le monde pratiquera l’abstinence. Du coup, le virus aura tellement peur qu’il s’en ira tous seul.
Et comme un bien n’arrive pas tout seul, dans la foulée, plus personne n’aurait faim au bled qui deviendrait la partie du monde où l’on vit le mieux.

Mais malheureusement pour certains, ou heureusement pour d’autres, les choses ne sont pas si simples. Et je suis d’avis, et je n’en démords pas, que dans le long terme, il nous serait beaucoup plus profitable socialement et économiquement de faire en sorte d’intégrer les homosexuels dans nos politiques de développement que de les rejeter ou des les ghetto-iser (ce qui revient au même). Car vu la direction que prends le bateau Afrique nous avons besoins de tous les bras que l’on peut trouver pour changer le cap du navire. Que ce soit des bras d’un(e) homosexuel(le) ne change rien au défis du bled.

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