Au fil des années, le sport est devenu l’un des derniers bastion visible de la fierté nationale. Le sportif est devenu la perle rare qu’il faut choyer pour faire briller le pays à l’extérieur. Alors que faire lorsque cette perle se carapate pour aller briller ailleurs ?
A une époque où les faits d’armes ne rapportent plus la gloire d’antan, le sport a pris la relève. Et dans cette nouvelle guerre où tous les coups semblent être permis, la bataille des nationalités est la première des batailles. le site sport.fr nous indique que le Sénégal a saisi la FIFA afin que celle-ci relève l’age limite pour qu’un joueur puisse choisir son équipe nationale.
J’ai la bassesse de l’avouer j’adore les compétitions réservées aux équipes nationales. Elles ne sont sans doute pas aussi relevées que la Champion’s League mais elles revêtent une dimension extra-sportif qui va jusqu’à éclipser les performances sportives sommes toutes moyenne voire décevante pour la plupart d’entre elles. Alors je comprends la démarche sénégalaise qui consiste à vouloir inverser la tendance de la migration des joueurs. Dans ce jeu, où la pratique du sport n’est même plus le but en soit, les pays demandeurs d’autrefois deviennent à leur tour des pays d’origine.
Rappelez-vous :
– Qui aurait pensez voir le Danemark sur le plus haut podium du 800m si le Kenyan d’origine Wilson Kipketer n’avait pas été nationalisé ?
– Qui n’a pas entendu les critiques à peine voilées sur l’équipe toute colorée de France qui ne connaissait pas la Marseillaise mais qui a ramenée le premier titre mondial à la France en football.
– Qui n’a pas rigoler en suivant la saga Belgo–Rwando–Congolo–Burundaise de Mémé Tchité, joueur en quête d’une équipe nationale à la hauteur de son talent ?
Oui, le sport est devenu une guerre et visiblement tout les coups sont permis. D’un coté les pays d’origines se doivent de développer des techniques et des méthodes pour garder au maximum leurs poulains. De l’autre coté, les pays sans champions nationaux mais ayant les moyens de les débusquer ailleurs s’équipent de dispositifs légaux pour les appâter. A la clef: une visibilité accrue sur la scène internationale.
Dans cette bataille à 4, le sport, principal promoteur de la solidarité, de la compétition saine et de la vie en communauté ne sort pas gagnant. Et le sportif devient joueur de casino : si il veut la reconnaissance de ses pairs au plus haut niveau et dans la plus grande des compétition qu’il soit ainsi que l’argent et la gloire qui vont avec, il devra manœuvrer intelligemment pour déterminer dans quel camps il compte évolué et pour combien de temps. Rappelons-nous du grand Georges Weha déniché dès son plus jeune age par le Cameroun. Mais au moment de nationaliser le joueur, les pros camerounais concurrents ont crié au scandale. Dommage car un Weha aurait peut-être permis d’aller plus loin au Mondial. Souvenons nous aussi de l’épisode Kanouté. Les médias français l’avaient sélectionné avant que celui-ci opte pour le Mali. Il a préféré être un héros national même sans titre qu’un anonyme de la sélection nationale française à l’instar d’un Rio Mavuba. Car dans cette guerre impitoyable on n’hésite pas à sélectionner à tout va des joueurs uniquement sur base de leur potentiel de nuisance en cas confrontation directe: le fiasco (français) de Sénégal – France est dans toutes les mémoires.
Alors, admettons que je sois franco-gabonais quelles seraient mes chances d’être sélectionner dans l’équipe nationale française ? Un calcul rapide et pragmatique, m’amène à la conclusion suivante : quasiment nulle. Voila pourquoi j’opterais pour l’équipe gabonaise. Encore faut-il que le Gabon accepte la double nationalité… mais cela c’est un autre débat… ou peut-être pas 😀 ?
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