5 raisons contre la restitutions d’œuvres d’art africain

Pas de débat constructif sans avocat du diable dit le dicton ? Eh bien nous allons nous livrer à l’exercice. Pour rappel, la dernière fois nous avons défendu bec et ongles le retour à la maison des oeuvres d’art africains entreposées en Europe et ailleurs. Ici nous allons donc trouver les 5 raisons majeures pour au contraire les garder là où elles sont. C’est parti.

Sculptures Dogons, en provenance du Mali, au Quai Branly à Paris, en 2011 (photo d’illustration) – Reuters

1. ce n’est pas de l’art chez nous: un mundele arrive au Congo. il voit une chaise qu’il trouve trop stylée et ni une ni deux il l’embarque avec lui. De retour chez lui il monte une super arnaque en prétendant qu’il s’agit un chef-d’oeuvre authentique d’art de la région de l’équateur. L’objet est admiré pendant des années avant que les « restitutionistes » remportent leur combat. Sans plus attendre l’objet est emballé et re-expédié au RDCongo où il continue sa vie en tant que chaise. fin de l’histoire.
2. l’art n’a pas autant de valeur chez nous: l’art comme business est une chose plutôt nouvelle au bled. Pas que l’on ne connaît pas l’art mais plutôt que l’on en fasse le commerce. Aussi quand on voit des mundeles débarquer à la recherche d’objets d’art on bricole quelque chose vite fait au fond du jardin et on le vend contre du sonnant et du trébuchant. Il est normal qu’étant à l’origine d’une petite entourloupe on ne veuille pas revoir venir ces « objets » dont nous connaissons la valeur réelle: zéro euro.
3. l’art africain est ephémère et personne ne veut retourner en arrière d’expérience j’ai toujours remarqué un truc particulier avec les artistes africains. Ils sont toujours en competition avec leurs propres oeuvres. Un artiste africain ne supporte pas que tu t’intéresses plus à sa création que à lui même. Aussi il accepte que tu exposes son travail passé/présent à la condition que tu t’engages à également exposer son travail futur. Le fait de constemment déprécier la valeur d’anciennes pieces est contre-productif quand tu veux construire une collection d’art ancien.
4. en Afrique l’art est politique. Comme nous l’avons deja expliqué, en Afrique il n’y a pas de place pour l’anonymat. Toute pièce d’art revient donc avec une identité culturelle qui n’est pas forcement à la page au moment où l’on peut recuperer l’objet. C’est un peu ce que vivent les Européens et les Américains par rapport à ces statues de vielles gloires sur lequelles on a decouvert des dossiers plus qu’accablants. Donc la piece d’art revient au bled et de ce fait met en lumiere quelqu’un que l’on a fini de faire taire. Ou bien elle ramène dans l’actualité une tribu/clan qui a disparu et dont les terres ont ete appropriés par une autre. Personne sur place ne voulent re-ouvrir les dossiers, la pièce reste à l’étranger (plus connu sous le nom de placard où l’on range les dossiers dont on a honte).
5. le syndrome Sindika Dokolo: clairement il existe des africains qui sont au courant de la valeur marchande de l’art du continent. Nos gars sont courageux et on l’avantage du terrain. Cependant ce milieu est rempli de crapules et de coups fourés à chaque coin de rue. De plus les autres collectionneures sont dans le game depuis plusieurs generations parfois. Resultat des courses ? Tu meurs pendu noyé dans un accident de voiture à Dubaï. Donc le principe de precaution invite à rester trés loin de ce secteur d’activité au profit de business plus pacifiques comme la vente de boissons gazeuses.

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