Douala est en pleine effervescence car on annonce pour ce week-end du 7 Juillet un grand concert unique. En effet le groupe mythique des années 90 , BLACKStreet est en concert pour la première fois sur le continent et ils ont choisit le Cameroun comme point de chute. Cette événement aurait pu suscité l’hystérie à l’époque de leur superbe (ndla: il y a quand même bientôt 20 ans que « No Diggity » a fait exploser les pistes de danses). Mais voilà, nous somme en 2013 et forts d’une plus grande compréhension de ce dédale qu’est le show business nous avons deux ou trois chose à redire sur cet événement et tous ceux qui lui ressemblent.
1. le Cameroun ?
Pourquoi un groupe de musique se produit il loin de sa base ? Parce qu’il doit aller là où se trouve « le public ». Quand je dis public il faut comprendre l’argent. Si BLACKStreet est au Cameroun c’est que quelqu’un, vraisemblablement un Camer’ a payé la facture. Nous prenons donc acte du fait que les blédards ont les moyens de « faire venir » qui ils veulent au pays. Nous prenons aussi acte du fait que les Américains ont enfin accepté le fait que l’argent c’est l’argent qu’il vienne d’un blédard ou d’un biblos. Fini donc l’image négative et raciste véhiculée aux States vis as vis des blédards.
2. Douala et pas Yaoundé ?
Il y a dans ce choix une symbolique intéressante. Je suis de ceux qui pensent que pour le bled s’en sort il faut que chaque pays ait plus d’une corde à son arc, plus d’un pôle économique. Douala confirme ainsi qu’il est la capitale économique du Cameroun. Ceux qui en doutent encore doivent jeter un coup d’oeil aux tarifs des billets du spectacle: ils sont directement alignés sur les tarifs des concerts hors de prix en Europe ou aux USA.
3. BLACKStreet ?
Soyons francs: à part de vieux gars comme votre serviteur qui connait BLACKStreet ? Un rapide check me montre « No Diggity » leur plus grand hit, aura bientôt la vingtaine. Donc tous les gamins en age de crier lors d’un concert ne connaissent ce groupe que suite à un click malheureux sur Youtube. J’en déduis donc que la cible réelle de ce concert ce sont les vieux papas qui avaient usés leurs semelles sur les pistes de dance au son du New Jack Swing durant la première partie des années 90. Du coup le prix du ticket est amplement justifié et le masque tombe: il s’agit d’un concert rétro pour nostalgiques. Quelle va être leur déception lorsqu’ils se rendront compte que du BLACKStreet de leur jeunesse il ne reste que Chauncey « Black » Hannibal. Tel Zaïko Langa Langa et Wenge Musica avant lui BLACKStreet a implosé et il existe un groupe qui s’appelle Bs2 qui tourne avec une autre partie des membres.
Alors BLACKStreet à Douala est-il une arnaque ? Oui et non. Oui car seul un quart de groupe attendu par les fans est présent. Non parce que les organisateur ont habilement et discrètement communiqué sur la chose mais le public c’est arrêté à la première phrase: BLACKStreet est au Cameroun. Comme dirait mon frère ce n’est pas la faute au menteur mais à celui qui le croit.