C’est reparti pour un tour. A l’instar de ce qui s’est passé pour le Pape des Catholiques les yeux des médias et du grand public sont tournés vers l’Afrique du Sud. C’est en ce lieu dit du bled que Nelson Mandela est annoncé sur le départ. Fidèle à notre tradition, lorsque dame média montre la lune nous préférons regarder son doigt.En effet j’ai été positivement surpris (ndla: oui, ça arrive que je le sois) par la nature des débats qui avaient lieu dans les médias et autres foras blédards. En substance le ton de la conversation était : Laissez le Vieux Madiba « se reposer » il a suffisamment donné de sa personne. Mais quelque soit le débat que je regarde dès que des blédards étaient impliqué cela déviait toujours sur un autre sujet: le cas des dirigeants âgés encore en fonction.
Du coup Abdelaziz Bouteflika en prend pour son grade, Paul Biya et Robert Mugabe sont constamment évoqués. On en arrive également à déterrer tous ceux qui ont eu le tort de décéder de vieillesse alors qu’ils occupaient toujours le siège de chef d’état.
Apprécions ce qui doit l’être: le débat sur la fin de vie n’est pas un tabou au bled. Il semble acquis que en cas d’age avancé ou de grave maladie le grand public accepte et demande même cette éventualité. C’est sans doute lié au fait que l’état de souffrance physique est généralement vu comme une chose humiliante.
On m’a raconté cette histoire d’un ancien Roi du bled qui a été diagnostiqué comme porteur d’un MST qui avait gangrené. Les médecins affirmait qu’il pouvait le sauver mais qu’il fallait pour cela l’amputer d’urgence de l’objet du délit sinon il s’en suivra une mort soudaine. Le monarque ne réfléchit même pas cinq seconde et demanda qu’on le laisse mourir dans sa dignité d’homme.
Je crois que cette dernière histoire est la clef du mystère. Les blédards veulent être « grands » même dans leur mort. Comme la vie n’offre plus de réel champ de bataille où mourir les armes en mains, ces hommes et femmes ont choisi de quitter notre plan d’existence avec ce qui y ressemble le plus en main à savoir le pouvoir politico-économique. A y repenser ça pétarde un peu partout sur le continent blédard donc ils n’ont aucun prétexte valable pour ne pas mourir avec les honneurs l’arme à la main. Sinon celui de ne pas être ce genre de « grand homme » mais ça, c’est un autre débat.