AMINA, évidemment.

Question pour un champion: citez-moi le nom d’un magazine francophone destiné au public féminin? Tous ceux qui ne trouvent pas la réponse ou qui ont répondu autre chose que AMINA: veuillez prendre la porte. Merci. C’est vrai quoi, ce magazine est tellement présent depuis longtemps que j’ai l’impression que … ah ben oui: le magazine AMINA est plus vieux que moi. Il vient même de fêter ses 40 printemps en Avril dernier. Essayons de comprendre comment un objet aussi anachronique (un magazine en papier) réussi à exister là où ses confrères font grise mine.

Bon assez balancé de fleurs je vous rappelle que nous ne sommes là que pour casser du sucre sur le dos de ceux qui ont mieux réussi que nous (si il y a lieu). Je rappelle la question du jour: comment un magazine à-t-il réussi à survivre aussi longtemps ? Cela fait quand même une dizaine d’années que Internet existe dans sa version Grand Public. Les magazines et autres journaux tombent les uns après les autres victimes des coûts de production et de la difficulté d’entrer en compétition avec un outils offrant l’information instantanée (et non périodique). Sans le savoir je donne la réponse à ma question rien qu’en la formulant. En fait, AMINA a évité de s’exposer à tous ces éléments et ce depuis aussi longtemps que je me souvienne. Entre le premier AMINA que j’ai eu entre les mains et celui que je tiens en main aujourd’hui (oui j’en tiens un au moment ou j’écris ces lignes: ndla) pas grand chose a changé. Certes le nombre de page en couleur a augmenté. Certes le papier glacé s’est imposé. Mais ce n’est là que du cosmétique: la structure et la philosophie du magazine est restée la même depuis le siècle passé comme si il était édité au Vatican. En refusant de suivre les modes et en restant fidèle à sa structure originale AMINA a survécu aux sautes d’humeur caractéristiques du secteur.

Mais qu’est ce qu’un gars connait des magazines féminin pour parler ? Justement AMINA c’est le magazine féminin que les hommes pouvaient acheter « pour leur femme ». Le vieux l’achetait pour la mater mais avait 15 minutes chrono pour le parcourir avant qu’il arrive à destination. Pourquoi? Parce que bien que le magazine fourmille d’articles accessibles aux gars. Le cultissime roman-photo bien sur mais aussi des trucs beaucoup plus fouillés. AMINA n’a jamais eu de couleur politique, ni de formule à la tabloïd. Ce n’est pas pour autant un magazine tout lisse car des sujets graves comme le poids de la tradition, la santé des femmes et les grandes figures féminines blédardes s’y retrouvent. Ce qui me frappe toujours c’est sa proximité par rapport au monde réel. Les femmes dans AMINA ne sont pas ces mannequins artificiels et ultra photoshopés. Je vois souvent des femmes et des filles aller chez le coiffeur ou le couturier, le magazine sous le bras et en ressortir avec la coiffure et le robe en page centrale. Mieux encore: la capacité à ventiler de manière équilibrée les sujets et images sur toutes les afriques (y compris l’afrique européenne, l’antillaise et l’afrique-américain) depuis 40 années est un prouesse dont Jeune-Afrique (L’Intelligent – hum hum ) devrait être jaloux.

Une telle constance est sans doute (hélas) le fruit de la présence de « dinosaures » de la presse afro aux manettes. En effet l’éditeur Michel de Breteuil ainsi que la Rédac Chef Assiatou Bah Diallo ont du se fondre avec le mobilier tellement ils sont là depuis longtemps. Je n’ai pas d’indices qui montre qu’ils ont préparé la relève. Je n’ai pas d’indice non plus que leurs successeurs ne vont pas brader les bijoux de famille et sacrifier la formule magique.

Joyeux anniversaire AMINA. Mes veux les plus sincères. Je vous souhaite de vivre encore 40 autres années toutes aussi riches en heureux évènements.Mais s’il vous plait engagez un webmaster même stagiaire pour redonner un look modèrne à votre site web. Merci – le fils, frère, ami et mari de lectrices fidèles.

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