Elle l’a fait, Angela Merkel, le Chancelier Allemand a jeté un pavé dans la marre du débat identitaire qui secoue son pays. Étrangement l’éclat créé par ce pavé a éclaboussé tous les pays voisins qui sont, eux aussi, empêtrés dans un débat identique. Mais les blédards qui sont ne l’oublions pas les premiers concernés, qu’en pensent-ils ? Aussi surprenant que ce soit: ils se marrent et ne partagent pas son avis. Je vais vous expliquer pourquoi.
« Les tentatives de l’Allemagne pour bâtir une société multiculturelle (Multikulti): « nous vivons maintenant côte à côte et nous nous en réjouissons » n’a pas fonctionné. Cette approche a échoué, totalement échoué […] nous n’avons pas besoin d’une immigration qui pèse sur notre système social » – Angela Merkel.
Pour qu’un chef d’état monte à la tribune et lâche ces mots, il faut en avoir. La preuve en est que le reste de l’Europe politique attendait anxieusement qu’un poids lourd avec un peu de crédibilité ose se mouiller pour enfin embrayer dans sa roue et exprimer des opinions jusque là refoulées car non politiquement correctes. Ce qui fait marrer un observateur extérieur totalement indépendant comme votre serviteur c’est que le discours politique qui est présenté comme lourd de conséquences mais qui est condamné a ne rester que cela. Angela Merkel le sait et c’est pour cela que l’on ne peut réduire son élocution qu’à cette phrase choc. Elle connait la réalité des chiffres: l’Allemagne a besoin de près de 400.000 employés qualifiés dans ses murs, employés qu’elle a « oublié » d’enfanter il y a 20 ans. Sachant que ces « ressources humaines » ne vont pas apparaitre toutes seules par magie, et que pour en avoir autant il faut au moins prévoir l’acquisition du double. Ce n’est donc pas avec des « on ne veut pas de vous » que l’on risque de les attirer outre-rhin. D’autant plus que la concurrence est rude vu que les autres pays occidentaux sont dans une même dynamique démographique défavorable… et qu’au bled les opportunité commence à se créer également…
Les bergers du bled on a un proverbe que j’aime particulièrement et qui s’énonce comme suit en français:
« Qui veut un beau troupeau doit s’apprêter à vivre au rythme de celui-ci: se lever quand il se lève et se coucher quand il se couche« .
Or nos « bergers » européens ont cette fâcheuse manie de croire que c’est le troupeau qui va suivre leur rythme de vie. C’est cela qui me fait dire que les blédards arrivent à un constat différent de celui de Mme Merkel car pour eux l’intégration c’est très bien passée. Vous voulez une preuve ? Citez moi un seul blédard qui veuille réellement retourner au bled. Bon, j’exagère un peu quand même mais il y a un fond de vérité dans tout ça. Il y a de toute façon un problème fondamentale entre les besoins des occidentaux et le fait d’assumer la mise en œuvre de solutions à leur problème, je m’explique.
L’immigration choisie tel que prônée par certains (source)
Une première erreur réside dans le fait de ne pas voir que l’émigration étrangère en Europe comme ailleurs est pour la plus grande part économique. Je ne nie pas l’existence d’une émigration humanitaire ou purement platonique mais j’ose émettre l’hypothèse qu’elles pèsent moins que l’autre. Les gens viennent donc pour le sonnant et le trébuchant et non pour le folklore et le climat.
Une autre erreur consiste à croire que les candidats à l’émigration sont en rupture complète (culture, religion, tradition et j’en passe) avec leur lieu d’origine. On s’imagine alors, à tort, ces personnes prêtes à adopter clés en mains les us locales.
Que faut-il faire alors? Maintenir les gens chez eux et y amener le travail dont on a besoin ? Ça s’appelle délocaliser et les européens n’en veulent plus. Il n’y a pas a dire nous somme dans un réel rapport d’offre et de demande qui a atteint ce point d’équilibre où aucune des parties ne peux plus imposer seule son option.
Mais alors quelle est le fin mot de cette situation inextricable ? Il est clair que les Européens comme Mme Merkel veulent le beurre mais ne peuvent avoir le sourire de la crémière (ndla: notez que j’entérine le fait qu’ils ont déjà l’argent du beurre… pour l’instant). L’Europe vit sans le savoir un conflit entre son style de vie et sa qualité de cette vie et les impératifs électoraux l’obligent à choisir. Choisir le style de vie la rendra un peu plus pauvre, choisir le mode de vie la rendra un peu moins chrétienne. Parcourez vos livres d’histoires et vous verrez que ce n’est pas la première fois. Seulement aujourd’hui à force de tergiverser elle risque le destin funeste de l’âne de Burindan.
3 Commentaires
Africain
Cette réaction et toutes les autres qu’on enregistre dans toute l’Europe n’ont rien de nouveau ou de révolutionnaire.
En temps de crise, on cherche toujours un bouc émissaire. Dans toute l’Europe, on peut observer un net virage à droite qui s’explique selon moi par cette diabolisation de l’étranger à qui on fait porter le chapeau pour tous les problèmes.
Cela se passe de la même manière en Afrique. Nous cherchons souvent à cacher nos tares derrière la théorie du méchant occidental qui tire les ficelles. Nous oublions que nos dirigeants gèrent nos pays comme des villages, entourés de leurs nombreuses concubines.
MastaP
Salut l’Africain, j’aime bien l’allégorie du pays géré comme un village. Peux-tu développer cette approche dans un billet à l’intention de nos chers lecteurs ?
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