Je vous propose aujourd’hui un billet sur un sujet grave mais qui me tient à cœur de traiter sur ce blog. Il s’agit de l’un de ces sujets qui montrent que nous autres blédards avons, comme disent les américains, un nombre non négligeable de squelettes dans nos placards. Ces « dossiers » sont hélas autant présents sur les aspects publics de notre vie que sur les éléments les plus privés de nos vies. Et, ombre au tableau qui fait que je veuille en parler, je ne suis pas persuadé que en interne le débat est tranché. Chers lecteurs parlons de l’esclave moderne.
J’attendais religieusement la diffusion des Guignols de l’Info sur une chaine cryptée de la place lorsque je tombe sur la présentation du livre témoignage de Tina Okpara présente sur le plateau. Comme on est sur lepetitnegre.com, je laisse le soin aux organes de presse compétentes d’expliciter plus en détail le sujet, les protagonistes, les peines et les pénalités infligés aux principaux acteurs de ce malheureux fait de société.
Notez que je parle de fait de société et non de fait divers. Car hélas cela n’est pas un fait isolé qui peut être oublié sitôt l’annonce de la excentricité d’un people. Si il est un fait incontestable, c’est que aucun blédard ne peut nier savoir ou avoir vu pratiquer dans une forme plus ou moins dégradante l’esclavage moderne des bonnes africaines au moins une fois de son vivant. Le nom que l’on donne à cette pratique et aux filles impliquées varient certes de pays en pays mais partout elle existent et partout leur fonction est la même. Retraçons le fil des évènements.
Une famille ou plutôt un couple décide qu’il y a trop de taches domestiques à accomplir et qu’il a besoin de mains supplémentaires. Plutôt que d’avoir recours à un service spécialisé, un casting est vite organisé par la famille et les amis. Tous, visiblement, se bâtent pour placer leur perle rare chez le couple en demande. Et c’est ainsi que le couple hérite d’une « fille » à la maison pour s’occuper de toutes ces choses que madame et monsieur n’ont plus le temps de faire. Tout est bien qui fini bien car le couple n’a plus de « tracas« , la « fille » est « placée » dans « une bonne maison » et les « recruteurs » ont la « reconnaissance » éternelle du couple.
Godwin Okpara du temps de sa superbe au PSG avant d’ecoper de 10 ans ferme pour viol sur mineur
Contrairement aux apparences, ce portrait n’est pas idyllique. Pire, à partir de cette situation il n’y a plus que des dérapages. Je vais vous épargner les exemples scabreux que j’ai lu ou vu de mes propres yeux mais je pense que tout blédard aura vu la même chose si pas pire. Et à chaque fois, nous avons systématiquement refusé de remettre ce modèle en question.
Je dis « nous » car je pense que tout blédard est inconsciemment puis consciemment responsable de perpétuer cette pratique en refusant de voir les signes évidents de son anachronisme. On a même essayé dans certains pays du bled d’inventer un statut sociale à ces « filles ». D’autres pays tiers comme la Suisse a défaut d’interdire la pratique a tenu à recenser et tenir sous surveillance ces employés spécialisés que les diplomates ramenaient dans leurs bagages. Mais très vite ils se sont rendus compte que le phénomène dépassait les seuls riches diplomates. La parade ultime inventé par ce système rigide étant de faire passer la « fille » pour un membre de la famille, comme ce fut le cas pour Tina Okpara.
Je vais quand même vous livrer une anecdote: une personne âgée qui m’est proche avait une et parfois plusieurs filles à son service au bled. Depuis peu, elle vit de l’autre coté de la méditerranée, plus près de ses médecins. Après quelques années je lui ai demandé, ironiquement, si elle s’en sortait sans ses « filles ». Elle m’a répondu en toute franchise que ce n’est pas plus mal car elle n’aurait jamais supporté de les voir fouiner dans ses affaires. Cette phrase a été révélatrice pour moi. Je l’ai d’ailleurs entendu plusieurs fois depuis chaque fois dans la bouche de blédard qui s’installaient en Europe. Elle témoigne de notre lamentable état d’esprit où l’on admet des choses en Europe et une fois de retour au bled on estime que la règle n’a plus lieu d’être.
D’aucuns pensent que ces « filles » sont les tristes héritières des esclaves placés dans les maisons des colons. D’autres voient l’origine de cette pratique dans la culture du bled où placer quelqu’un dans un bonne famille était considéré comme un honneur. Qu’elle qu’en soit l’origine, il faut que cette pratique d’un autre age cesse. Elle ne conduit que a créer un système de caste avec toutes les conséquences néfastes que cela implique en terme de respect des droits de l’homme. Si la conséquence la plus directe de l’abandon de cette pratique en est le fait que l’on devra faire soit même sa lessive, son ménage et torcher ses rejetons ainsi soit-il. Si on n’en ai pas content, alors on ne fera ni lessive, ni ménage, ni rejetons. A ce que je sache il n’y a aucune honte à cela, et la honte, c’est bien connu, et la seule chose qui peut réellement effrayer un blédard.
Un commentaire
Cyril
Vous faites une sacrée erreur en prétendant que votre site est composé de « réflexions totalement vaines et inutiles » 😉 Tina Okpara a voulu écrire ce livre pour que d’autres enfants ne connaissent jamais son triste sort. En relayant son message, en apportant le vôtre à sa suite, vous faites vraiment oeuvre utile. Merci beaucoup pour ces enfants…