Les « vrais » fans de foot le savent, l’émission Match Of The Day sur la BBC est sans doute ce qui se fait de mieux en la matière. C’est pour cette raison que j’essaie de regarder la bande à ce « salopard » de Gary Lineker quand faire se peux. Oui, ce gentil surnom lui a été affublé après qu’il ait mis un terme à la chevauchée fantastique des Lions Indomptables du Cameroun lors de la CM 1990 en Italie. Mais je digresse. Je regarde l’émission tranquillement lorsqu’une inscription sur la vareuse de l’équipe de Sunderland évoluant en Premiere League anglaise retient mon attention. Il est littéralement écrit « Invest In Africa« .
Le blédard étant paranos suspicieux par nature j’ai directement cherché à savoir de quoi il en retournait. Déjà je sais qu’il n’existe aucune société qui porte ce nom. Il s’agit donc d’un organisme qui s’engage dans une campagne comme celle de la Qatar Foundation ou de l’UNICEF avec le FC Barcelone. Ensuite, sachant qu’il n’existe aucun pays ou « place de marché » qui s’appelle « Africa » n’en déplaise à certains j’en déduit que soit cette organisation est dans le flou soit elle a une ambition continentale démesurée. Heureusement nous sommes en 2013 et l’information est à portée de moteur de recherche pour qui se donne la peine de s’intéresser aux choses. On apprend donc très vite que derrière « Invest In Africa » se « cache » le milliardaire texan Ellis Short et sa compagnie la Tullow Oil.
Pourquoi mettre à l’index cette initiative ? Parce qu’elle est symptomatique de ce genre de plan de communication sur lesquels lepetitnegre veut attirer votre attention afin que vous le prenez exactement pour ce qu’ils sont. Nous dénonçons pas les « Invest In Africa » et autre Product RED du ‘sieur Bono. En effet, nous vivons dans un monde libre si pas libérale et tout le monde à le droit à l’initiative qui plus ait commercial. Mais il y a une raison pour lequel le mot « charity business » a été crée. Il visait à l’instar du « show business » à illustrer le fait que des individus ont pour dessein de faire des affaires dans le secteur du caritatif. Hélas aujourd’hui ce n’est plus « éthiquement » défendable de s’enrichir par le biais de ce secteur. Aussi les as de la communication sont intervenus et on a renommé les choses pour que la pilule passe mieux. On ne fait plus l’aumône à l’Afrique: on y investit dans le but de créer des richesses. Ce changement de langage a pour but d’épargner l’honneur des blédards en valorisant leur territoire comme terrain propice aux affaires. Un second élément illustré encore plus par Invest In Africa est que l’on ne se cache plus derrière des relations de gouvernement à gouvernement. Le masque est tombé et ce bien les intérêts privés qui « dealent » entre eux. Il n’empêche que l’investissement vient du Nord et que donc les bénéfices doivent en toute logique y retourner. Que reste-t-il au bled dans cette transaction ? Les belges ont un dicton qui va comme suit « Un franc investit au Congo en rapporte cinq« . La logique, encore elle, voudrait que au moins deux de ces francs de retour restent au bled. Ce serait même tous les cinq si l’investissement venait de blédards eux même. Mais nous vivons dans sur un continent paradoxale dont tous le monde connait la valeur sauf ses propres habitants.
Que retenir de cette affaire ? D’une part que le bled est toujours un slogan de campagne qui fait recette. J’en veux pour preuve que « Invest In North Korea » et « Invest In Syria » ne jouissent pas le même oeil bienveillant. D’autre part que les multinationales en veulent à votre poche mes amis blédards et que aujourd’hui il peuvent l’annoncer et le faire en toute décontraction et de manière décomplexée. A bon entendeur.