#OccupyBledStreet

En Europe on les appelle les Indignés. Aux États-Unis ils sont réunis derrière la bannière « Occupy [insérer ici un nom de ville ou haut lieu de la Finance] ». Ces occidentaux issues de toutes les classes sociales sauf une qui prétendent représenter 99% de la population de leur pays ont décidé de s’insurger contre les autres 1%. Ces derniers ne se contentent pas de se partager 99% des richesses du pays (de la planète ??) mais en plus ils ne font pas preuve du minimum de solidarité avec ceux là même qui les ont aidé à acquérir cette fortune. De telles inégalités existent également au bled or, je ne vois pas l’ombre d’un indigné à l’horizon. Tentative d’explication.

Lepetitnegre.com n’est pas, heureusement, le premier blog a tenté de localiser la déclinaison blédard du mouvement des indignés. Des observateurs bien intentionnés ont déjà localisé un balbutiement de mouvement contestataire du côté du Cap et et de Durban en Afrique du Sud. D’autres encore, plus téméraires, ont rangé sous cette catégorie le volet africain de ce que l’on appelle désormais le printemps arabe. Quoi qu’il en soit, il y a une réelle difficulté à localiser les indignés blédards et ce n’est pas parce qu’il n’y en a pas. Non, et je vous livre tout de suite la résultat de ma réflexion: il n’y a simplement pas de lieu de rassemblement propice à la chose.

Le mouvement des indignés a pour particularité de n’avoir aucun mobile politique. Il ne s’attaque pas à la droite ou à la gauche et encore moins au centre. Ce qu’il combat c’est cette entente tacite sur le fonctionnement du système économique qui nous gouverne au niveau local (mais vous et moi savons que cela ne signifie plus rien vu que le monde est mondiale: ndla). Exit donc tous les rassemblement sur les sites représentant l’État car ce n’est pas lui qui est en cause mais plutôt le big business.

Faute de lieu « étatique », d’instinct on songe à l’exemple américain et on pense pouvoir se diriger vers son équivalent blédard. Ne rigolez pas ! Aujourd’hui tout les pays du bled ont une bourse de cotation des sociétés phares de l’économie nationale. Certes il s’agit le plus souvent d’une petite salle plus petite que la salle de prière du plus petit lieu de culte du bled mais elle a le mérite d’exister. Ces lieux on mérite d’exister oui, mais ne possède ni la taille ni le prestige suffisante pour attirer l’attention des médias c’est à dire la seule qui compte.

Les manifestants de la place Tahrir remixés en indignés fin 2011 (source)

Qu’à cela ne tienne, vu qu’il n’existe pas de haut lieu de la finance au bled il reste la place publique dans le plus pure style « Place Tahrir ». Hélas, là encore, il y a un obstacle de type architecturale. Pour les quelques villes du bled que j’ai fréquenté la place n’est pas un élément architecturale qui a été promu avec assiduité. Si place il y a c’est la place du marché, le vrai, celui avec les fruits et légumes, la viande et autres friperies. Comme le but des indignés n’est pas de se tirer une balle dans le pieds je les vois mal interpeller les magnats de l’économie en occupant le marché du poisson du Jeudi.

Dernière possibilité, la résidence des nantis. Là encore, la collusion entre politique et milieu des affaires fait qu’il est difficile de séparer les uns des autres. Au mieux, ils possède un mur mitoyen, au pire, ils ont la même adresse. Difficile pour un indigné de démontrer qu’il manifeste contre l’alter ego business d’un richissime blédard et non contre sa casquette politique. La matraque de la police elle ne cherchera pas plus loin.

Il en découle donc que nous avons bien des indignés au bled mais que faute d’infrastructure ils sont condamnés à s’indigner intérieurement. Mon conseil au indigné du bled ? Inspirez-vous du modèle belge et organisez une protestation virtuelle sur le web. C’est indolore pour vous et « bavure-free » pour les forces de l’ordre. Ceci dit c’est un conseil venant d’un membre des 1% donc il ne vaut que ce qu’il vaut.

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