Le Royaume-Unis à décidé de diminuer les quotas de visas étudiants accordés aux ressortissants étrangers de vingt cinq pour cent. La raison n’est autre que la volonté affichée par le gouvernement de Mr Cameron de lutter contre les « bogus students » ou « étudiants fantômes » qui, nous dit-on, sont une véritable infection dans le pays d’Élisabeth deuxième du nom. Cette événement anodin nous pousse immanquablement à nous demander pourquoi de prime abord un état souverain s’est il senti obligé de créer une catégorie spéciale de visa pour les étudiants.
Au bled si il y a un message qui est passé c’est que l’avenir appartient à ceux qui ont fait de bonnes études. Il est vrai que cette règle à la vie dure du fait des succès répétés de certains « militaires » autodidactes mais elle tient bon. Il n’en demeure qu’un bon diplôme donc est une arme redoutable. Mais hélas comme toutes les armes, on nous a souvent fait croire que celles achetées à l’étranger sont de meilleure qualité. C’est pourquoi nous avons entrepris de négocier une escapade, difficile, à l’étranger de préférence en Europe et/ou en Amérique du Nord pour y obtenir le précieux sésame. Mais quelle ne fût pas notre surprise de découvrir que l’Étranger en question avait prévu notre action (nlda: de là à dire qu’il l’a favorisée, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement).
Pour changer, je voudrais aborder ce problème en me plaçant dans la perspective du pays hôte et non dans celle du blédard. Non que je m’y sente plus à l’aise mais on a tellement parlé de l’avis des blédards sur le sujet que je crois que tout le monde à compris le topo.
Donc, à y regarder de plus près, on constate que le système des visas étudiants est un bon plan pour le pays hôte. Les occidentaux y ont réfléchi à deux fois et ont justement conclu qu’ils devaient impérativement le mettre en place, je m’explique.
Déjà il s’agit d’un régime spéciale qui permet à un étudiant au fort potentiel de contourné l’interdiction de fouler le sol occidental. Pourquoi lui ? Je viens de le dire: il a un fort potentiel. Il a d’abord le potentiel d’être un crac. Parce que malgré tout ce que l’on dit on est tous égaux et donc les prochains Mozart et Einstein ont autant de chance de naître au bled que au Kosovo. Il serait « fâcheux » qu’un tel élément tombe entre d’autres mains.
Ensuite, l’étudiant d’aujourd’hui a le potentiel d’être le client de demain. Si on l’a bien formé, le diplômé qui retourne dans son bled à toutes ses références professionnelles là où il a étudié. Il achètera donc de préférence là-bas d’autant plus qu’il connaît aussi le vendeur car ils ont étudié ensemble.
Etudiants intérationaux aux Royaume Uni (source: Hey Students)
La présence de l’étudiant étranger est donc le résultat d’un calcul stratégique mené par l’État hôte. C’est un investissement ayant des retours à courte et moyenne échéances mais c’est aussi un choix politique et comme tel il est fragile. Fragile surtout en période électorale, période propice à remettre sur la table certains choix du passé. Et c’est ainsi que la nouvelle majorité au Royaume Uni introduit sa réforme de réduction du nombre d’étudiants étrangers dans le sillage d’une réforme de la contribution de l’État dans les frais de fonctionnement des institutions d’éducation.
Les frais scolaires ont donc littéralement explosés au Royaume Uni et les écoles doivent trouver d’autres moyens de financement pour limiter la répercussion sur la facturé adressée aux étudiants. Jusque là elles pouvaient compter sur la manne supplémentaire apportée par des étudiants étrangers non subventionnés qui paient leur place au prix fort. Ces sommes sont tellement importantes qu’un véritable business est né au Nord. Les « bogus colleges » ou « établissement fantômes » permettant à des blédards d’acquérir un diplôme européen contre sonnant et trébuchant. C’est en voulant attaquer ce modèle que le gouvernement Cameron a malgré lui révélé que le système « normal » lui aussi en bénéficiait. Tout cela est maintenant remis en question et un nouvel équilibre va être difficile à trouvé.
Le visa étudiant est donc encore un de ces dossiers qui illustre le désarroi des gestionnaires actuels de la chose publique occidentale. Ils se rendent de plus en plus compte des imbrications entre politique et économie. Ils découvrent à leur grand étonnement que les plus nobles intentions tout comme les discours les plus populistes sont incompatibles avec un rentabilité et une performance économique nécessaires pour assurer la pérennité de leur modèle social. Tiens, je vois que mon neveu vient de recevoir son visa pour la perfide Albion: on dirait que le robinet n’est pas encore totalement fermé.