8 Mars: journée mondiale internationale de la femme, 100ème édition. Un « vrai » journaliste nous rappelle que cette journée spéciale « ne sert pas à grand chose sauf à dresser un petit bilan de l’avancement de la condition féminine ». Alors nous n’allons pas jouer aux aventuriers et déroger à la règle. Mais comme la difficulté c’est notre dada nous allons concentrer notre petit bilan sur les figures politiques féminines qui nous ont marqué en 2009.
Michaëlle Jean: Madame La Gouverneure Générale du Canada est la preuve vivante d’une réussite professionnelle comme seule l’Amérique sait nous en livrer. Après une formidable carrière à la télé francophone puis anglophone, Mme Jean née en Haïti est nommée Gouverneure Générale sans que personne sauf les deux ou trois haterz d’usage ne trouve rien à y redire. Ce qui m’a personnellement marqué chez cette dame c’est son message adressé au peuple haïtien à la suite du récent séisme. Mme Jean a terminé son élocution en créole en témoignant au delà de la solidarité d’usage une implication personnelle dans ce drame qui avait de quoi surprendre de la part du plus haut personnage d’un État. Et encore une fois les canadiens ne lui en on pas tenu rigueur signe de l’aura positive dont elle dispose dans le pays. Chapeau !
Rama Yade: La chose la plus frappante chez Mme Yade c’est qu’elle concentre autour d’elle les paradoxes. Elle a été intégrée à l’équipe de Mr Sarkozy sous le couvert de la diversité mais toutes les attaques dont elle a été victime, mis à part encore les deux ou trois haterz, sont des attaques machistes. Personnellement, j’étais l’un de ses principaux détracteurs à son entrée au devant de la scène. Mais lorsque Mme Rachida Dati (une autre blédarde politicienne en herbe) a été transférée à l’Europe après avoir canalisé la totalité des attaques (parfois hélas justifiées), Mme Yade est devenu encore plus visible. Visible donc attaquée à son tour. Et plus elle est attaquée , plus elle plait aux français et moi même je me retrouve à la défendre. Il y a un consensus politique droite gauche autour de cette dame: tous le monde veut qu’elle disparaisse. Mais la France est un de ces pays où le soutient populaire permet de maintenir en scelle envers et contre tout. Pourvu que ça dure.
Rose Francine Rogombé devenu présidente par intérim du Gabon (source)
Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson: La Dame de Fer du Togo est rentrée dans l’histoire comme première femme candidate à l’investiture suprême. Mais voilà le vieux adage veux que quand les éléphants se battent c’est l’herbe qui trinque. Mme Adjamagbo-Johnson a eu beaucoup de mal a exister entre les grand ténors de la campagne qu’étaient F.Gnasigbé et J-P Fabre. Elle avait pourtant, avant de déclaré forfait, battu campagne à la régulière en publiant un livre-programme pour que les électeurs aient une idée de son engagement réel. Mais hélas pour elle, il en va de même pour la politique que pour les concours de beauté: on affirme ne considérer que la beauté intérieure alors que l’on sait très bien que tout le monde vote pour la beauté extérieure.
L’Assemblée Nationale Du Rwanda: C’est un prix collectif car les rwandaises possèdent désormais 45 siège sur les 80 disponibles a l’assemblée. On s’attend avec une telle majorité à une révolution législative pro femme. Dans le modèle de ce qui s’est passé dans les pays scandinaves, les femmes rwandaises vont prendre le contrôle des opérations et faire plier la loi afin d’obtenir tout ce à quoi elles avaient droits et dont elles ont été privées: congés de maternité, égalité des salaire et j’en passe. Eh bien non, ce ne fût pas le cas. Parce que, encore une fois, cette victoire est purement cosmétique dans un pays de régime présidentiel où l’assemble sert à … à quoi elle sert déjà ? Quoiqu’il en soit les femmes pourront se consoler avec une éventuelle candidature de l’une d’entre elles comme hypothétique challenger principale (ndla: notez les multiples conditionnels appuyés) du candidat de la majorité.
Il est évident au regard de ces différents parcours politiques que les sœurs qui veulent se lancer, se positionner ou tout simplement s’engager en politique ont plus d’exemples qu’il n’en faut. Plusieurs femmes courageuses ont pris la peine de se sacrifier pour elles en prenant sur elle les railleries et autres coups bas que leurs ont assenés leurs confrères masculins et au delà la société toute entière. Il y a donc aujourd’hui plus que jamais la possibilité pour les blédardes d’exister politiquement et d’être (relativement) prises au sérieux.