Hier soir au bled il y avait un concours de miss bled 2009. Comme on est pas là pour rien, j’ai d’emblée proposé à mes compagnons de beuverie d’aller faire un tour là bas, vu que j’avais accès à des places VIP. Mais à mon grand étonnement personne n’était chaud pour y aller. Pourquoi tant de haine ?
Il est vrai que depuis des lustres les concours de miss ont existé au bled. Ils sont, sans s’en rendre compte, un thermomètre de la santé sociale et économique du bled. Comment? Il suffit de voir le ballet des sponsors qui veulent s’associer à l’évènement pour comprendre que sur le papier c’est un bon plan marketing et publicitaire. Sur le papier, car en réalité, au bled, j’ai pu constater un très faible relais dans la population de l’évènement.
Il y a autant de raison de négliger l’évènement que de groupes d’opposants:
- Les « Haterz« , comme on les appelle outre atlantique, sont les plus actifs … verbalement. Comme pour une raison ou une autre ils n’ont pas été invités, ils ne ratent, eux, aucune occasion pour critiquer l’organisation de l’évènement, la présentation des lieux, la retransmission télé, et bien sur, la « malheureuse » gagnante.
- Les paysans, eux, ne voient pas la différence entre les candidates. Pour eux elles sont toutes … raffinées et de la « haute classe ». En fait on mettrait à la place n’importe quelle fille de la ville qu’ils n’y verraient pas de différence. Leur implication se limite à cette indifférence face à un événement réservé à l’élite.
- Les citadins, ces fameux compagnons de beuverie que je mentionnais plus haut sont ceux qui m’ont le plus surpris dans leur réaction. Et cette réaction, à la réflexion, a un fond de vérité cruelle. Ils s’expliquent par la déclaration suivante: « la morphologie des miss ne correspond pas à nos canons de beauté ».
Effectivement, à y regarder deux fois, on note que les organisateurs privilégient les apprenti-mannequins répondant au critère la haute couture internationale. Haute stature, taille fine, visage fin et comble de malheur pour mes gars carence aggravée au niveau du séant et de la poitrine. J’ai quand même maladroitement fait remarquer que c’était l’élection de Miss Bled pas de Miss Bobaraba. On m’a répondu avec raison « comment on peut choisir une fille avec qui on voudrait même pas sortir comme miss bled? ». Propos confirmé par les filles présentes. Aucune d’entre elles ne voudrait ressembler à la gagnante. Même si elles ne crachent pas sur le 10.000 dollars et la Suzuki Vitara offerts à la gagnante, il est hors de question pour elles de prendre une apparence qui leur empercherait de trouver un mari et surtout, de le garder.
L’élection de Miss Soninké 2009, ce que veulent réellement voir les blédards (source)
En d’autre termes, l’élection de Miss est encore un truc inventé au bled pour alimenter le secteur du mannequinat international. On dit que nul n’est prophète en son pays, on devrait à présent ajouter que nulle n’est réellement Miss en son pays.