Vous chantiez ? J’en suis fort aise, et bien dansez maintenant.
Jean De La Fontaine – « La Cigale et la Fourmi »
Grace à une mutation express qui a durée moins d’une décennie, les artistes musiciens et chanteurs d’Europe et des USA vont enfin rattraper les artistes africains et sud américains. La différence était jusque là due au fait qu’il y avait un marché du disque (disque est utilisé ici au premier degré : je parle bien du support physique) dans ces contrées. Ce marché générait l’essentiel de leurs bénéfices et permettait à un artiste de vivre sans jamais sortir d’un studio. Aujourd’hui, la donne a changé et j’en veux pour preuve l’avènement du contrat 360° un truc que l’on connaît déjà chez nous où si l’artiste ne monte pas sur scène : il ne mange pas.
En deux mots, le contrat 360° est un contrat qui permet à une maison de disque de gratter un pourcentage sur tous les revenus engrangés par l’artiste sur une période temps convenue. Vous avez bien lu : tous les revenus. Concert, pubs, sponsoring ou simple prestation lors d’un showcase télévisé, la maison de disque aura sa part sur tout. C’est une situation que l’on connaît bien chez nous. Le Manager/Sponsor/Mécène de l’artiste est souvent également son patron. Il décide de là où son poulain doit apparaître et pour combien de temps. En plus, charité oblige, il prend sa commission au passage. Mieux encore, il négocie souvent la participation en dehors du simple contrat de la prestation. Pourquoi ? Parce que c’est lui qui a financé l’émergence de l’artiste. Il estime donc qu’il est en droit de réclamer un retour sur investissement donc il va prendre l’argent là où il se trouve. C’est la même approche que suivent désormais les majors et ce sans complexe aucun. Et celui qui n’est pas d’accord peux rester chez les indépendants. Les CDs ne se vendent plus et le téléchargement légal n’a convaincu personne. Toute personne censée voit bien que d’un instant à l’autre toute la musique va être disponible gratuitement et légalement sur internet.
Les seules activités qui génèrent encore du chiffre sont donc les concerts et les contrats publicitaires. Qu’a cela ne tienne, vu que j’ai investi un max pour lancer ma star je vais l’exhiber sur toutes les scènes de l’a planète et me payer sur les entrées. Cette mutation sonne le glas des «voyous de studios», ces chanteurs et chanteuses qui construisaient une carrière sans jamais quitter le studio d’enregistrement et sans jamais fouler une scène. Plus moyen de mentir qu’ont est une star adulée sans en apporter la preuve en se montrant sur scène devant une foule en délire. Si tu fais juste bouger deux ou trois potes dans un anniversaire, tu es hors-jeux. Donc mesdames et messieurs les artistes, tenez-le vous pour dit, désormais c’est comme pour les sportifs, seuls ceux qui auront mouillés leur maillot sur le terrain auront le droit de toucher la coupe.
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