Mais que reproche-t-on à Lampedusa ?

Bonne question votre honneur, je voulais profiter des premiers jours de printemps pour me promener sur la côte méditerranéenne. Voyez-vous je me suis laisser entendre dire que l’air y était bon et que la température de l’eau pouvait y être agréable. Mais voila depuis quelques jours un air plus vicié et nauséabond, que l’on ne saurait lier au nuage radioactif japonais semble provenir d’une des régions les plus touristique de la planète, je parle bien entendu du sud de l’Italie et plus précisément de Lampedusa pour ceux qui ne suivent pas l’actu.

Que l’on me comprenne bien, personnellement, je ne reproche rien aux habitants de cette île. Mettez-vous à leur place, du jour au lendemain, vous réalisez que le nombre d’habitants de votre localité a doublé voire triplé. Que les autorités locales sont débordées car rien n’existe pour gérer ce flux migratoire et que le gouvernement centrale semble être aux abonnés absents. De fait, et c’est mon opinion, je trouve assez remarquable ce qui a déjà pu être fait dans de telles conditions. Et donc, non, je ne tirerais pas à boulets rouges sur les locaux.

Et là, certains doivent se dire que si il n’y a là rien de spécial, pourquoi j’en parle? Et bien voyez-vous c’est justement cela le problème. Ce qui se passe à Lampedusa n’a rien d’exceptionnel à l’échelle du Monde. « Mais qui parle du monde LPN, on parle de Lampedusa là ? » Et bien cher padawan, c’est là que tu as tort 🙂 .

Je m’explique, le siècle passé, au moment du génocide rwandais plus de 200000 personnes ont débarqué en moins de 24 heure sur les sols congolais et tanzaniens. Ce flux fût si important que c’est un record mondial dans sa triste catégorie. Plus récemment, les différentes guerres du bled, du Soudan à la Côte d’Ivoire en passant par le RD Congo et la Somalie ont jeté sur les routes du bled plus de personnes que Lampedusa n’en a accueilli. Oui, chers lecteurs, le continent avec le plus grand nombre de réfugiés sur son sol n’est pas l’Europe ni les Amérique mais bien l’Afrique… et personne n’en parle. Je dirais même plus, et que l’on me corrige si je me trompe, je n’ai jamais vu un président blédard dont le pays faisait face à un tel flux proposé une localité de son bled comme candidat au prix Nobel de la Paix.

Immigrés en attente à Lampedusa (source)

En revanche, il ne se passe pas une semaine sans qu’un gouvernement européen en manque de crédibilité n’agite la menace de l’immigré, réfugié ou pas, économique… ou pas comme responsable ou si pas révélateur des tensions entre populations autochtones et allochtones. Car voyez-vous et c’est surtout là où je veux en venir, l’idée que le monde n’est mondial que lorsque les choses se passent bien n’a jamais été aussi vivante dans les média de la planète.

Si je peux aisément comprendre les habitants de Lampedusa, j’ai du mal à accepter le comportement du gouvernement italien. Voici un pays qui se targue de faire partie du G20 mais qui visiblement est incapable de gérer une situation certaine anormale mais pas si catastrophique que cela. Je me demande ce qu’aurait dit/fait un tel gouvernement à la place du gouvernement tchadien devant l’afflut d’immigrés en provenance du Soudan ou plus récemment face aux effets combinés d’un tremblement de terre, d’un tsunami et d’un accident nucléaire ?

Certes il ne faut pas tomber dans la caricatures mais de là à crier au loup pour ce qui se passe à Lampedusa, comme si cela était un évènement révélateur de la direction du monde, il y a là une ligne que je n’aurais jamais franchis… même la nuit, en tatonant dans le noir.

Oui, il y a un problème à Lampedusa et il faut le résoudre, mais, comme dans toute chose, il faut veiller à ne pas exagérer le propos ni faire croire au monde que Lampedusa abrite à elle toute seule tous les migrants de la Méditerranée . Cela reviendrait d’une part à minimiser la situation des autres ports du contour méditerranéens qui dieux seul le sait ne sont pas en reste. Mais cela reviendrait aussi à jouer le jeu de partis dit « démocratiques » qui tirent leurs voix d’un climat de terreur dans lequel ils tentent de nous maintenir par médias interposés.

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