LPN au Ciné: « Black Dynamite »

Décidément il semble que le dernier Festival de Cinéma de Sundance a été riche en films tellement bons qu’ils finissent par atterrir sur les grands écrans: un de mes acolytes vous a déjà parlé de « Good Hair » de Chris Rock. Je pense que la sélection s’est faite comme la mienne sur simple visionnage de la bande annonce. Et dans ce sport à hauts risques (la création de bande annonce pas son visionnage) « Black Dynamite » sort champion. Suivez le guide.

Il y a peu je vous relatais les aventures de « Black », joué par MC Jean Gab1 reconverti en acteur. Et bien aujourd’hui nos amis américains font ce même exercice de visiter leur culture cinématographique afrocentrique passée et nous proposent un pure pastiche de la période dite de la « Blacksploitation« . Mais qu’est ce donc celà ? Je vais expliquer en deux mots pour les jeunes qui nous lisent et qui n’étaient pas nés au début des années 70.

Imaginez que vous êtes dans les USA post Kennedy et que l’industrie du cinéma  va tellement mal que Hollywood est obligée d’aller chercher l’argent même dans la poche de blakos. Pour attirer cette population dans les salles, ils vont créer un genre cinématographique nouveau qui, pense-t-elle leur présente un milieu qui leur est familier.  Tous les personnages sont blacks, les villes sont blacks, les ambiances sont blacks, la musique est black. Même les thématiques sont ce que l’on pense que les blacks vivent au quotidien. On y retrouve des personnages haut en couleur et typique du milieu black à savoir le macro ou « pimp » et les prostitués, les voyous et les loubards tous plus louche les uns que les autres, les dealers et les drogués et au milieu de tout cela le héros et sa belle. Au départ, il est flic et elle étudiante où infirmière mais très vite les studios remarquent que cela n’attire personne dans les salles. Alors on en fait un rebelle, qui est soit en rogne avec sa hiérarchie soit qui quitte la police pour devenir détective et plus libre. Elle, elle devient une prostituée repentie ou qui est tombée dedans par accident. Ou encore mieux un femme déterminée à résister aux sales hommes qu’elle croise sur son chemin (enfin tous sauf le héros qui à ce je ne sais quoi qui les fait toutes craquer – ndla).

Black Dynamite prêt à l’action (source)
black_dynamite

Les motivations de notre héros ? Généralement la vengeance ou le rachat d’un honneur perdu (rappelez vous que la honte est le seul vrai ennemi du black – nlda). Cette thématique vous rappelle quelque chose ? Oui, les films asiatiques. Qu’à cela ne tienne notre héros est justement un as de la castagne. Et la castagne avec classe cela a un nom: ça s’appelle le karaté ou tout autre art martial qui donne bien à l’écran.

Donc récapitulons, nous avons la baston, les voitures, les costards et un anti-héros à la langue bien pendu: les hommes blacks vont aller voir ce film. Nous avons également une jeune et jolie demoiselle, élégante, à la répartie facile, prise dans un romance avec un mauvais garçon et jetée dans des aventures trépidantes à rebondissement multiples: les filles blacks vont aller voire ce film. Bravo messieurs et mesdames de Hollywood vous avez tapé dans notre bonne poche et sauvé l’industrie. Hélas pour vous, vous avez également ouvert le vase de Pandore. Car avec ces pastiches ultra stéréotypés, vous avez habitués les spectateurs à voir des blacks dans tous les compartiment d’un film et les frangins ne vont plus lâcher l’affaire. Ils vont désormais faire partie du paysage cinématographique US. Et proposer du cinéma avec un grand C. Et ces même afro américains ne sont pas rancuniers. Ils savent ce qu’ils doivent à cette période de l’histoire du cinéma et régulièrement ils lui rendent hommage: Shaft de John Singleton et Jackie Brown de Quentin Tarentino sont là pour le prouver. Et aujourd’hui, « Black Dynamite » vient à sa façon faire de même.

Il y a de ces films que l’on sait que l’on va aimer avant de les avoir vu et celui là en fait partie. Pourtant Michael Jay White avait raté son démarrage en tant que Spawn de Todd Mc Farlane avant de tomber dans une succession de second rôles. Ici il est à l’origine de l’histoire et quand on y pense il réunit toutes les qualités requises pour interpréter le rôle phare. Ces colonnes seront les seules prises de têtes que vous apportera ce film, débranchez votre cerveau pour une heure et demi et prenez votre pied et une bonne grosse tranche de rire avec ce pastiche de pastiche. Si je vais aller le voir au cinéma ? « You’re Damn Right ! »

Bande annonce de Black Dynamite de Scott Sanders

http://www.youtube.com/watch?v=6-wqmnJrOFM

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3 Commentaires

Bigre!!
J’ai failli m’étrangler avec mon café tout à l’heure en regardant le trailer, entre la 29e et la 31e seconde. Tu as dit « aller chercher l’argent même dans la poche … « ? C’est sûr que les gars y sont pas allés avec le dos de la cuillère.

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