Vous n’avez pas le temps, le budget ou l’envie d’aller au cinéma mais ce qui s’y passe vous intéresse ? Tant mieux moi aussi. Cela nous donne les qualifications requises pour commenter ce film de Sherry Hormann basé sur l’autobiographie, partielle parce que Dieu merci elle est encore parmi nous, d’un supermodèle j’ai nommé la somalienne Waris Dirie.
L’histoire: « Fleur du Désert » raconte la succes-story … non… la « succes-malgré elle »-story d’une petite gamine somalienne. Waris se décide à fuir sa famille à 13 ans car celle-ci l’a promise en mariage à un vieux croûton de soixante balai. Cette échappée légitime l’amène du désert somalien à la capitale Mogadishio d’où elle est envoyée à Londres pour servir de bonne à tout faire à sa tante mariée à un diplomate. Et puis survient la guerre en Somalie, la tante suit son mari rappelé au bled mais Waris choisie de rester et se retrouve à la rue sans papier. De squat en job à deux balles, elle est finalement repérée par un photographe de mode professionnel qui lui propose de poser pour lui. Ce photographe n’est pas « du coté obscure de la force » vous et moi savons que ce n’était là qu’un subterfuge pour obtenir autre chose: cf. la biographie de Iman. Bref, de file en aiguille tout le monde finit par voire l’évidence même: cette fille a un potentiel pour être un grande mannequin et donc de New-York à Paris en passant par Milan le tapis se déroule devant elle.
La bande annonce du film
Le Bon
Dix ans de négociation avec un auteur difficile, par un producteur allemand et une réalisatrice est américano-allemande: qu’est ce qui a poussé ce duo à nous proposer autre chose que « la formidable destin de Claudia Choux-fleurs »? C’est qu’ils ont trouvé dans la bio de Waris un élément original qui allait accroché le public: le fait qu’elle a subit l’excision. Ce fait est présenté comme un des éléments, mais pas le seul, moteur de la détermination de Waris à se sortir de la misère dans laquelle la vie a voulu la plonger. Il explique aussi sa méfiance envers les hommes et surtout les femmes, principales auteurs de l’acte. Le casting est très réussi selon moi. Une petite djiboutienne Soraya Omar-Scego et une grande éthiopienne Liya Kebede se partagent avec conviction le rôle de la somalienne. La narration ne déroge pas à la règle: on va d’anecdote en anecdote, tantôt comique tantôt grave jusqu’à ce que le personnage devienne maître de son destin.
Liya Kabede,Soraya Omar-Scego, Waris Darie,Shari Hormann et Peter Hermann (source)
Le moins bon
Le film s’est inspiré du roman de Waris Darie du même nom. Une inspiration et non pas une copie car on préfère les symbole à la « vérité vraie » et parfois très crue contenu dans le bouquin. C’est que Waris Darie s’avère être un personnage complexe dont la vie ne s’est pas arrêté en haut des podiums. La série des déserts continuent avec notamment « Desert Dawn » et « Desert Children« . Son épisode en tant que ambassadrice de l’ONU contre les mutilations génitales féminines puis celle de son retour au bled et sa confrontation difficile avec sa mère. Mais celui que les haterz attendent de pied ferme c’est bien « Desert Storm » (ndla: blague facile je vous l’accord) qui relate sa déchéance due à l’alcool ayant entraîné le retrait du titre d’Ambassadrice. Il y a aussi ses mystérieuses « disparitions » dont la plus fameuse à durée 3 jours à Bruxelles alors qu’elle venait donner une conférence sur la catastrophe qu’est l’excision. Bruxelles la nuit: c’est mort, cela donne du crédit aux affirmations de son « ravisseur » et il y a vraiment lieu de se demander si la jeunesse de Waris tant au bled qu’en occident n’a pas occasionnée plus de blessures à sa psyché que celles qu’elle laisse transparaître dans ses livres.
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