Tinariwen – « Imidiwan »

Imidiwan CoverAïe aïe aïe. Je sens déjà que je vais me casser la tête sur cette revue. Mais voilà ce groupe est, me dit-on incontournable, donc je ne vais pas essayer de les éviter. Il va cependant falloir que je fasse vite avant que des présupposés malsains sur la qualité de la musique touareg ne viennent polluer mon appréciation du travail de ce groupe. Bon, Tinariwen à nous deux

Nés dans le majestueux désert du Sahara et dans la tribu des Touareg (pour les jeunes qui lisent ces lignes, les touaregs étaient une tribu avant d’être une voiture – ndla), les membres du groupe Tinariwen ont littéralement troqué le fusil pour la guitare. C’est sur scène qu’ils ont décidé de poursuivre leur lutte contre le gouvernement du Mali (entre autres) et rien que pour cela ils méritent le temps que je vais leur consacrer. « Imidiwan« , leur quatrième et nouvel album, signifie « compagnons ». Compagnons de qui, de quoi ?  C’est ce que nous allons découvrir ensemble.

1. Imidiwan Afrik Tendam (Mes Amis De Partout En Afrique) –  Bon ça commence bien tout ça. Une guitare blues (ou plutôt une déclinaison touareg du genre – ndla), des percussions traditionnelles, une voix qui grince, des chœurs. On sent l’influence malienne (pour ce que j’en connais – Amadou & Mariam – ndla ) sur cette mélodie assez légère, très bien vraiment: j’espère que c’est bon signe pour le reste de l’album.

2. Lulla – On frappe maintenant des mains et la guitare électrique se fait plus présente. C’est moins tout publique que le morceau précédent et moins blues aussi. La technique du refrain avec une voix principale à laquelle répond des chœurs a l’air d’être la signature du groupe.

3. Tenhert (La biche) – C’est incroyable quand même: ce groupe réussit a resté musicalement dans leur même trip tout en changeant l’influence musicale sous-jacente. Ici on retrouve comme un air reggae qui traîne dans le fond à gauche. La voix principale (dont le nom m’échappe mais vous comprendrez pourquoi 🙂 – ndla ) en profite pour montrer toute sa maîtrise dans le « flow »  touareg en accélérant de tant en tant. Pas mal.

4. Enseqi Ehad Didagh (Ce soir, je me couche)- Retour du blues en force. Comme quoi cette musique marche dans toutes les langues. Je ne pige pas un mot de ce qui est dit mais le sentiment passe quand même. Musicalement, ce morceau tend vers un blues à l’européenne. Pas étonnant que le public nordiste se retrouve dans ce groupe.

5. Tahult In (Mon salut) – On arrive dans du country à l’américaine. Il est impossible de ne pas s’imagine à cheval (pour ceux qui savent monter) ou de voir des images de western défiler dans sa tête. J’ai les yeux fermés depuis le début de cet album.

6. Tamudjeras Assis (Le regret est un asticot) – Re-blues – plus lent , moins accessible sans doute mais habilement à chaque fois que je vais zapper ils ramènent ces chœurs ou un solo de guitare qui m’obligent à continuer à écouter jusqu’au bout.

Les membres du groupe Tinariwen ( source: Eric Mullet )
tinariwen

7. Intitlayaghen – Pour une fois je ne perçois pas directement l’influence externe. C’est carrément un morceau traditionnel mais accompagné à la guitare électrique.

8. Imazaghen N Adagh (Le Touareg de Adagh) – retour des percussions pour une de sons le plus instrumental de l’album jusque là. Plus de rythme pour réveiller l’auditeur qui commençait à s’endormir?

9. Tenalle Chegret (Le long fil) – Zut! ça ralentit de nouveau, on dirait une berceuse. Ça devient de plus plus difficile de rester éveiller. On note des intermèdes parlés avec notamment une voix féminine. Ce son n’en reste pas moins très … européen à mon goût.

10. Kel Tamashek (Le peuple Tamashek) – Tiens, encore un style que je ne connais pas. Il y a des chœurs en permanence qui font des « hummmm » un peu dans le style de shamans indiens pendant quasiment toute la chanson. Original.

11. Assuf Ag Assuf (Assuf fils de Assuf) – Retour au blues made in Sahara. Moins riche musicalement ce titre est sauvé par cette voix grave presque gutturale du chanteur principale et ces chœurs qui décidément ont un effet envoûtant sur moi. Encore une trouvaille: le champs à deux voix sur les couplets.

12. Chabiba (La Jeunesse) – Du folk maintenant, presque pop. Les chœurs sont a présent surtout féminins. Les meilleurs solos de guitare de tout l’album. On dirait presque qu’ils ont invité un guitariste extérieur. Très bon morceau pour la playlist « autoroute » de ma voiture.

13. Ere Tasfata Adounia (Celui qui chérie la vie) – On termine comme on a commencé avec une chanson d’ensemble: toutes les voix sont là à l’unisson et ne se taisent que pour laisser les solos de guitares faire le liant.

14. Desert Wind – Comme le titre l’indique c’est le vent du désert pendant 4 minutes joué au synthé: ce concept me dépasse. Ce son est en bonus sur la version « deluxe » qui est « malheureusement » celle à ma disposition.

En Conclusion: Bon. Ça c’est mieux passé que ce que je craignais en démarrant cet album d’un groupe dont tout le monde disait du bien et dont je n’avais pas entendu parlé avant qu’ils ne gagnent le très convoité Uncut Music Award au nez et à la barbe de Bob Dylan ou les Lings of Léon. Je suis à même de vous dire que ce n’est pas usurpé car je ne m’aventurerais pas à écouter ces deux challengers même si on me payait pour ça. Tinarriwen doit casser la baraque en concert car c’est « instrumentale-ment » et « mélodique-ment » très bon. Nos lecteurs comprenant la langue des nous confirmerons sans doute que les paroles elles même sont très bonnes mais moi sans rien y comprendre je suis déjà conquis.

Les Bon Sons: Imidiwan Afrik Tendam, Enseqi Ehad Didagh, Chabiba

Clip Bonus:  La promo du CD+DVD

Tinariwen – Imidiwan: Companions posted by IndependienteRecords

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