District 9 : retour sur un film qui m’a bluffé

Pour les plus fidèles d’entre vous, vous savez surement que LPN était parmi les premiers à vous livrer des images de District 9 (D9) alors que l’été n’était pas encore là et que tous les fans de science-fiction avaient les yeux braqués sur Star Trek et Transformers 2. J’ai finalement eu le temps d’aller dans un salle de cinéma et de regarder ce film. Retour sur un phénomène cinématographique non identifié.

La marque des grands films c’est qu’il n’ont finalement pas besoin de grandes promotions et que le seul bouche à oreilles suffit à lancer et à entretenir le film. Et cela est le cas pour D9. Et les effets spéciaux n’expliquent pas à eux seul l’engouement des spectateurs pour ce film. De quoi s’agit-il ? Le film, pour ceux qui ne le savent pas encore retrace le parcours d’un fonctionnaire inoculé accidentellement par un produit extraterrestre et qui n’a qu’un but dès qu’il le sait: redevenir normal. En dire plus révèlerais la ou les trames de l’histoire pour le reste je vous conseille d’aller dans une salle obscure car tout téléchargement rapide sur le net d’une version pirate ne rendra jamais hommage au travail du réalisateur.

Les mauvais points

Bon sérieusement, j’en ai pas trouvé et pourtant j’ai cherché… Neil Blomkamp m’a tout simplement bluffé. Certains parlent du fait que les ennemis auraient du être mieux travaillés ou que certaines parties du scénario paraissent un peu tirer par les cheveux. Malgré tout, si vous êtes venus pour un divertissement, vous serez largement servi, et si vous êtes venu pour autre chose, vous ne serez pas déçus.

Les bons points.

Par où commencer? D9 ce n’est pas qu’un film de science fiction. Le fait d’avoir préféré, aux sempiternelles vues de New York ou de Los Angeles, les ghetto et faubourgs de Johannesbourg casse d’entrée de jeu les repères habituelles du spectateur, du coup, il se demande comment va réagir le public (dans le film) et à quel sauce il va être mangé.

Le style de narration, à mis chemin entre le docu-fiction, l’action pure et un film de poursuite montre la maitrise du réalisateur et le fait qu’il sait ce qu’il fait et pourquoi il le fait. De fait, Neil Blomkamp arrive parfaitement à doser ses effets et à rendre crédible des situations hors normes.

Wikus van de Merwe interprété par Sharlto Copley (source)
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Le choix des acteurs et en premier lieu, de l’acteur principal, Sharlto Copley a été plus que judicieux. C’est l’anti-héros personnifié. Il représente tout ce que l’on aime et à la fois déteste dans la société. En clair, il nous représente tous, dans nos travers comme dans nos bons côtés. Que celui qui n’arrive pas à se reconnaitre un temps soit peu dans ce fonctionnaire qui n’a qu’une idée: sauver sa peau me le dise. A chaque fois qu’il fait un choix, ce n’est pas le choix d’un personnage de super héros joué par un Bruce Willis ou un Will Smith mais c’est un choix humain et donc hautement sujet à controverse. Il est très proche de ses collègues bledards mais aussi  parfois raciste envers les « crevettes » mais c’est en perdant son apparence physique qu’il retrouve en lui la part d’humanité qu’il avait sans doute oublié.

Je tire mon chapeau au rôle donnée aux nigérians dans ce film, n’en déplaisent aux autorités nigérianes. Contrairement à leur sentiment, le rôle des nigérians est très bien pensé mais je me réserves le droit de revenir sur ce sujet dans un autre billet. Malgré le peu de présence donnée aux méchants, j’ai apprécié leurs statures, leurs présences et leurs acharnements.

Dernière point, mais cela est hautement personnel, j’ai aimé le fait que le côté scientifique réel ou non des situations ne nous soit pas expliqué. Cela donne un côté fantastique au film, que bon nombre de réalisations de ces derniers temps ont perdu. Dans une société où tout finit par s’expliquer, un peu de mystère rajoute un cachet original à une une histoire palpitante du début jusqu’à la fin.

J’attends la suite venant de ce réalisateur sud-africain, avec impatience. Neil Blomkamp, LPN te salue 😉

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5 Commentaires

Et bien……. je ne suis pas du même avis et pourtant je suis de ce genre de film, mais j’ai quitté la salle au bout de 20 minutes et il semble que je ne sois pas le seul dans ce cas.
sans rentrer dans des détails qui vont fatiguer les lecteurs, il s’agit bien d’un navet identifié de la sorte par de nombreux cinéphiles.
Mais bon….. !

@fa que tu ne sois pas de mon avis je peux le comprendre et je le respecte. Ce que je ne comprends pas c’est le fait que tu dises que c’est un navet sans argumenter ta position. Quels sont donc ces détails tellement nombreux en 20 minutes qui te font dire que cela est un navet ? Je suis impatient de les connaître

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