Le lait de la discorde

nestleAlors que les agriculteurs européens sont occupé à arroser leur champs avec leur excédant de production du lait, voilà qu’un nouveau scoop sur ce noble produit met à mal l’entourage du Président Mugabe du Zimbabwe. Nestlé importerait du lait des fermes de la femme de l’homme fort de Harare. Quelle entonnement ! Quelle stupéfaction !

C’est vraiment pas de chance pour les grosses sociétés multinationales. Je parle de ces grosses « boites » qui ne sont intéressées que par l’argent et le bénéfice. Dès qu’elles se lancent dans des opérations sur le marché du bled, elles se trouvent devant un phénomène récurant: une entrée trop facile et une sortie très difficile. Quand je parle de marché c’est plus un lieu où l’on achète qu’un lieu où l’on vend. En l’occurrence ici lorsque c’est pour venir faire ses emplettes au bled en toute légalité les portes sont grandes ouvertes. Ce comportement est des plus normal de la part des blédards si l’on veut attirer des investisseurs étrangers.  Là où le bas blesse c’est que dès que l’investisseur s’est engagé dans cette voix, son parcours au bled est des plus « accompagné ».
Ces facilités dans l’établissement  qu’il obtient avec une rapidité déconcertante sont en fait autant d’opportunité pour les personnes au courant du « deal » pour placer leurs pions et gratter un maximum sur cette opportunité de faire du business. La villa de résidence du représentant, les bureaux à loués par la société, les chauffeurs, le personnelle de maison mais également les terrains à construire et exploiter: ce sont là autant d’occasions pour proposer quelqu’un ou quelque chose  « de confiance » au nouveau venu. Là où le bas blesse c’est que cette démarche est non seulement contraire à l’étique (délit d’initié) mais également un lourd fardeau à porter par l’entrepreneur au moment d’un changement brutal de la réalité politique du pays hôte.

L’une des fermes à la base du scandale (source)
Gushungo

Et donc Nestlé se retrouve, comme bien d’autres avant lui, dans la tourmente alors que l’on révèle qu’il entretient des relations commerciales avec le business de l’épouse du Président Mugabe. Nestlé étant une société suisse, elle n’est pas tenue, neutralité aidant,  de suivre les injonctions de l’embargo des Nation Unies. Mais Nestlé est également une entreprise cotée en Bourse et cet établissement, la Bourse, est sujet à des sautes d’humeurs en rapport avec l’actualité.

Cette épisode est à mon sens plus lourde en signification pour la personnalité du pays hôte mêlées à ces manœuvres. Dans le cas de la Famille Mugabe, voici là une Famille dont la politique anti-impérialisme occidental n’empêche pas de faire du business avec le même occident, fusse-t-il « suissement » neutre. Il témoigne d’une part de la difficulté qui existe pour nos « politiciens » de cesser d’être des businessmen en même temps que des représentant du peuples gestionnaires du bien publique (conflit d’intérêt oblige). Il montre d’autre part la distance énorme qui existe entre le discours et les actes. Maintenant, Nestlé peut et va retirer ses billes du pays avec la casse que cela entrainera et pour la Famille Mugabe… les reconversions politiques et économiques seront beaucoup plus difficiles: ils ne l’auront pas volé.

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Un commentaire

Nestlé!
C’est pas le même Nestlé qui a utilisé il y’a quelques années de l’eau souillée pour les laits de nourrisson au bled?
Ils n’ont qu’à retirer leurs billes, on s’en f**!

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