Une question d’empathie ?

newspapersUne fois n’est pas coutume, je ne vais pas vous parler de la dernière actu du bled ou de la dernière polémique, du dernier buzz du moment. Non au contraire je vais vous parler de la raison d’être de lepetitnegre.com et ceux à travers 2 réponses sur 2 sujets qui à priori n’avaient rien en commun.

La première réponse et celle de naomed sur le site politique au Sénégal, un blog politiquement incorrect qui relate se qui se passe au niveau politique au sénégal. Blog qu’y est déjà inclu dans mon lecteur de flux RSS, soit dit en pensant. [Ca c’était pour la pub:ndla] . Ayant réagit à l’un de leur poste, son auteur m’explique ceci:

Ma capacité d’empathie étant limitée, c’est de chez moi que je parle, le Sénégal.

En soit je ne le blâme pas, le sujet de son blog étant le Sénégal, pour quel raison devrait il, à priori, se pencher sur ce qui se passe ailleurs sur le continent ?
Autre poste, autre réaction. nassaramoaga qui a eu la sagesse, l’intelligence que dis-je le réflexe salvateur de lire mon poste sur l’état des infrastructures au bled, se lamente sur le fait que la France ne se penche pas plus sur la question des inondations dans sa capitale via, au moins, un reportage télé. Sur quoi, Eddy ne manque pas de lui rétorquer, qu’il ne voit pas pourquoi cela devrait passer à la télé en France.

Ces 2 réactions sur 2 sujets diamétralement opposés ne font que me dire que finalement lepetitnegre.com est vraiment un site pas comme les autres [l’auteur n’en manque pas une pour s’auto-congratuler veuillez l’en excuser: ndlr]. Voyez-vous, une chose qui m’a interpellé ces dernières semaines, c’est la couverture des élections gabonaises par les média africains. Autant la couverture faite par Africa24 fut exceptionnelle: je ne connais pas de chaîne africaine ayant reçu et donnée le même temps d’antenne à TOUS les candidats d’une élection présidentielle (corrigé moi si je me trompe). Autant l’impact sur le bled est comme inexistant.
Je m’explique, plus on s’éloigne de l’épicentre d’un évènement au bled, plus le sujet n’est traité que par une élite d’intellectuels désabusés ou désabusant et moins par les populations, les peuples des pays africains ne ressentent d’empathie envers les acteurs de l’évènement heureux ou malheureux. Ce que je dis pour le Gabon est tout autant valable pour les pauvres burkinabés qui subissent les inondations ou les sénégalais qui semblent vivre un cauchemar ces derniers temps avec les coupures et autre phénomènes de délestages d’électricité.

Incidents après les multiples coupures de courants au Sénégal (source www.xibar.net)
indicent-electricite-senegal

Et pourtant, gabonais, sénégalais, burkinabés tous ont ceci de commun qu’ils font face aux mêmes problématiques, sans doute posées différemment et tous à leur niveau ont essayé de trouver des solutions plus ou moins efficace, plus ou moins acceptable à leur problèmes. Ces solutions déjà expérimentés pourraient, si ils étaient connus de tous, si pas aider mais servir de référence, d’expériences déjà accumulées pour que chacun puisse faire face, mieux armés, aux défis actuels ou futurs de son pays. Mais le manque tout simplement d’information sur ce qui se passe chez son voisin plus ou moins immédiat nous amène à adopter une posture de manque d’empathie. Cet ainsi qu’on en arrive a remercié l’aide des japonais alors qu’a 2 pas de là, le Nigeria, la Cote d’Ivoire, le Ghana si ils avaient daigner s’intéresser à ce qui arrivent à leur voisin, du fait que leurs peuples sont au courant auraient sans nul doute pu contribuer à leur manière a assisté le Burkina Faso.
Je sais on me rétorquera que le net existe maintenant, que des journaux comme Jeune Afrique essaie de faire cela depuis plus de 40 ans ou que des sites comme Afrik.com existe en réponse à ce manque de circulation d’information. Mais soit ces médias si prennent mal, soit la population ciblée par ces médias et celle réellement concernée par ces enjeux est différent et/ou peu réceptives. Le fait demeure que le commun des mortels africains ne sait pas que de Yaoundé à Dakar les problèmes de délestages existent et que rien n’empêche les gouvernants ou les gourvernés d’échanger leur expériences et/ou d’essayer de trouver des solutions pragmatiques à leur problème.

Tout cela pour dire, que LPN continuera à couvrir de ses commentaires acerbes, les facéties et turpitudes de l’ensemble du continent de Carthage au Cap en passant par Karthoum et Windhoek et ne fera pas de distinctions d’importance entre les problèmes entre les Afar les Issa de Djibouti et le prix exhorbitant du litre de Top au fin fond du Cameroun.

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2 Commentaires

Well, i mean, je dirais que blogueurs et médias n’ont pas les mêmes obligations, même si tous deux à priori, commentent l’actualité. Un blog, par définition, c’est une affaire personnelle. La/le proprio est libre de débattre de whatever sujet le gratte. Et donc notre brada d’Afrique de l’ouest peut blogger sur Sunuugal comme bon lui semble, c’est son droit le plus absolu.
Les médias par contre, ca c’est une autre ficelle de string. Ca serait une honte que les médias africains ne rendent pas compte des innondations burkinabès. Mais je ne vois aucun inconvenient à ce que les (médias) francais ne parlent pas de ce qui se passe au Burkina.
Tu saisis la nuance de mon point de vue?

Ceci dit, à la place de notre ami de la terranga, je ferai quand même attention à ne pas trop me cantonner aux découpages coloniaux et considérer les choses un peu plus globalement, à l’échelle africaine.

@Eddy je plussoie ton commentaire.. et si je me suis mal exprimé dans mon poste, je tiens alors à corriger le tir ici. Je ne condamne en aucun cas notre ami de la Terranga. Comme tu le dis si bien un blog c’est perso. Non , ce que je trouve aberrant.. c’est des médias dit africains qui en savent plus sur les magouilles électorales dans le PS français que sur les problèmes de délestages dans les villes africaines. Tel était mon propos de base.

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